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Les infections sexuellement transmissibles explosent en France

Les jeunes générations délaissent le préservatif, pourtant outil le plus efficace pour prévenir les IST. JIB/waranyu - stock.adobe.com

Entre 2012 et 2016, les infections à Chlamydia et à gonocoque ont été multipliées par en 3 en métropole et en Outre mer. Les jeunes de 15 à 24 ans sont particulièrement touchés par cette recrudescence.

En moins de 4 ans, les infections sexuellement transmissibles (IST) à Chlamydia et à gonocoque ont flambé dans notre pays, d’après une enquête présentée par Santé Publique France. Pour l’année 2016, les laboratoires de biologie médicale de métropole et d’Outre Mer ont diagnostiqué près de 268.000 cas d’infections à Chlamydia chez les plus de 15 ans, contre 77.000 en 2012, et près de 50.000 infections à gonocoque, contre 15.000 en 2012. Ainsi, en seulement 4 ans, le nombre de ces IST a plus que triplé. Et ces chiffres sous-estiment très certainement l’incidence réelle notamment en raison d’un dépistage insuffisant insiste Santé Publique France.

D’après l’analyse des données transmises par les 4000 laboratoires, l’Île-de-France présente le taux d’infection à Chlamydia le plus élevé de tout le pays. Avec 1481 cas pour 100.000 habitants de 15 ans et plus, la région recense 3 fois plus de cas que dans le reste de la métropole, et 5 fois plus que dans les régions ultramarines.

Une IST aux lourdes conséquences

Cette infection bactérienne frappe majoritairement les femmes de 15 à 24 ans, et en particulier les Franciliennes. Elles sont, en effet, 5 fois plus touchées que le reste de la métropole. Généralement asymptomatique, la chlamydiose passe souvent inaperçue. Or non diagnostiquée et non traitée, les conséquences de cette IST peuvent être graves. En se propageant à l’utérus et dans les voies génitales, elle est responsable d’un tiers des grossesses extra-utérine, et augmente le risque d’une stérilité définitive.

Pour les auteurs de cette enquête LaboIST, un dépistage systématique et gratuit par frottis vaginal ou utérin dans les Centres du planning familial ou les Centres gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) permettrait de faire reculer ce fléau de santé publique. Une étude, baptisée i-Predict, vise notamment à évaluer l’efficacité d’un programme de dépistage par auto-prélèvement chez les jeunes de moins de 25 ans.

Promouvoir le port du préservatif

À l’inverse, la blennorragie gonococcique, aussi surnommée «chaude-pisse», se manifeste dans la semaine de la contamination. Brûlures, écoulement jaune par la verge, le vagin ou l’anus, des douleurs dans le bas du ventre amènent les malades à consulter un médecin.

D’après cette nouvelle enquête, les habitants ultramarins sont davantage touchés par ces IST que ceux de la métropole. Là encore les jeunes de 15 à 24 ans sont les premiers concernés. Mais contrairement à la chlamydiose, l’infection à gonocoque est deux fois plus présente chez les hommes que les femmes à l’échelle nationale, sauf dans les régions d’Outre mer. «La fréquence élevée des infections à gonocoque chez les hommes s’explique en partie par l’importance de l’infection observée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH)», note les auteurs. De fait, un précédent rapport de Santé publique France a montré qu’entre 2013 et 2015, le nombre de gonococcies a doublé chez les HSH. Une même tendance a été observée pour d’autres IST telles que la syphilis ou le VIH.

Pour les spécialistes, ces résurgences reflètent une utilisation insuffisante du préservatif chez les populations les plus vulnérables comme les HSH, mais également dans les jeunes générations. Les sondages et enquêtes menés à ce sujet montrent qu’au fil des relations sexuelles, les jeunes délaissent le préservatif sans même que leurs différents partenaires, et eux-mêmes, ne réalisent de dépistage.

Pour les inciter à toujours utiliser ce moyen de protection, Santé Publique France lance ce 18 juillet sa nouvelle campagne digitale «Un préservatif ça peut te sauver la vie. Gardes-en toujours sur toi».

» Qu’est-ce que la chlamydia? Quels sont ses symptômes? Consultez nos fiches santé

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17 commentaires
  • ElianeMac

    le

    Quand on lit l’article qui prône l’utilisation du truvada au lieu du préservatif il ne faut pas s’étonner que les comportements à risque explosent! Toute une mentalité à revoir

  • Un peu de bon sens svp

    le

    La priorité est donc l’éducation des collégiens ... c’est vrai qu’il est plus difficile de lutter contre la pornographie et l’hypersexualisation de cette société décadente... bref faire en sorte que la sexualité ne soit pas un sujet digne d’intérêt pour un gosse de 13 ans

  • Anonyme

    le

    Il n’y a que le préservatif ( et l’abstinence haha) qui protège de toutes les maladies ( MST). Plus de cours d’éducation sexuelle , pas de prévention et rien en biologie pour les ados. On aurait pu faire baisser le prix des préservatifs . mais on a filé la pilule gratuite à des adolescentes ( qui ne la prendront que si elles ont une relation suivie , ce qui est rare quand on est ado. A quand une campagne de prévention ?

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