Migrants : après les États-Unis, la Hongrie se retire du pacte des Nations unies

Ouvertement hostile à une immigration non-européenne, Viktor Orban a emboîté le pas à Donald Trump.

 Le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban. REUTERS/Axel Schmidt.

    Après Washington, Budapest. La Hongrie, dirigée par le gouvernement du souverainiste Viktor Orban ouvertement hostile à une immigration non-européenne, a annoncé mercredi qu'elle se retirait du pacte mondial sur les migrations approuvé la semaine dernière à l'ONU.

    Ce document non contraignant, finalisé après 18 mois de négociations, prévoit notamment de renforcer la coopération internationale pour répondre au phénomène mondial des migrations. Washington s'était retiré fin 2017 de l'élaboration du pacte en affirmant qu'il comprenait des dispositions contraires à la politique d'immigration de Donald Trump.

    Une «incitation à prendre la route»

    Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré mercredi à Budapest que le document était « dangereux pour le monde et la Hongrie », car il « incitera des millions de personnes à prendre la route ».

    Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, le Slovaque Miroslav Lajcák, a réagi en soulignant que le pacte mondial sur les migrations « ne devait pas être vu comme une menace ».

    Ce texte est considéré comme le premier document international sur la gestion des migrations. Il recense une série de principes - défense des droits de l'homme, des droits des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, etc - et comprend un catalogue de mesures pour aider les pays à faire face aux migrations : améliorer l'information, mesures pour mieux intégrer les migrants, échange d'expertises…

    Le ministre hongrois a déclaré que son pays ne croyait pas au caractère non contraignant du document. Au cours du processus de négociation, Budapest a exprimé sa préoccupation que l'accord puisse à terme forcer les gouvernements à ouvrir leurs frontières aux migrants.

    Orban en Israël

    Viktor Orban, qui fait figure de pionnier de la lutte anti-immigration en Europe suivi par l'Italie et l'Autriche, a entamé mercredi en Israël une visite officielle qui suscite des controverses pour certaines de ses positions jugées antisémites, notamment à l'encontre de George Soros. Mais ce milliardaire juif américain d'origine hongroise, n'est guère dans les petits papiers de l'actuel gouvernement hébreu qui n'apprécie guère non plus les ONG progressistes.

    Lors de la première visite en Hongrie depuis la chute du communisme en 1989 d'un chef de gouvernement israélien l'an dernier, Benjamin Nétanyahou avait remercié son homologue de son « soutien à Israël ».

    Il s'est d'ailleurs rapproché du groupe surnommé Visegrad (la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République Tchèque), dont les positions nationalistes irritent les autres pays de l'Union européenne, un nationalisme partagé par le dirigeant israélien.