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Espagne

Espagne: retrait du mandat d'arrêt international contre Carles Puigdemont

Le juge du tribunal suprême espagnol, Pablo Llarena, chargé de l'enquête sur la tentative de sécession de la Catalogne en octobre dernier, a retiré jeudi les mandats d'arrêt internationaux contre l'ex-président catalan Carles Puigdemont et cinq autres dirigeants indépendantistes ayant fui à l'étranger.

L'ancien président catalan, Carles Puigdemont, lors d'une conférence de presse à Berlin, le 7 avril 2018.
L'ancien président catalan, Carles Puigdemont, lors d'une conférence de presse à Berlin, le 7 avril 2018. REUTERS/Hannibal Hanschke
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La décision du juge Pablo Llarena a été vivement applaudie par la majorité de ses collègues magistrats, très remontés contre la dérive indépendantiste de certains leaders catalans, comme l'a constaté notre correspondant à Madrid, François Musseau.

Ce retrait intervient après la décision, il y a une semaine, de la justice allemande de n'autoriser l'extradition de Carles Puigdemont vers l'Espagne que pour le chef d'inculpation de malversation et non pour rébellion, un délit passible de 25 ans de réclusion. Dans son arrêt, le juge Pablo Llarena écrit aussi refuser l'extradition de l'ex-président catalan pour ce seul chef de malversation et non pour rébellion.

On pourrait a priori penser que la situation de l'ex-président catalan s’est améliorée. Or, c’est tout l’inverse, nous explique François Musseau. Si le juge du tribunal suprême a levé son mandat d’arrêt, c’est que Carles Puigdemont aurait été extradé de l’Allemagne vers l’Espagne avec un seul chef d’accusation: malversations de fonds. Une charge d’une faible gravité. Ce que voulait et veut encore la justice espagnole, c'est qu’il soit jugé pour « sédition et rébellion », une accusation très grave qui peut valoir jusqu’à 30 ans de prison. Le juge espagnol a donc préféré renoncer à son extradition.

Le mandat d'arrêt toujours en cours en Espagne

Concrètement, Carles Puigdemont, qui est actuellement en Allemagne, et ces autres dirigeants catalans, dont quatre membres de l'exécutif, Toni Comín, Lluís Puig et Meritxell Serret, qui se sont exilés en Belgique, et Clara Ponsati, qui vit en Ecosse, sont donc désormais libres de se déplacer à l'étranger sans courir le risque d'être arrêtés et extradés. Ils seraient en revanche incarcérés s'ils revenaient en Espagne où le mandat d'arrêt est toujours en cours.

Dans son arrêt rendu public jeudi, le juge Pablo Llarena dit refuser l'extradition de l'ex-président catalan pour ce seul chef de malversation. L'incertitude demeure toutefois sur la suite de la procédure, le juge Llarena ayant déjà retiré un premier mandat d'arrêt international contre ces indépendantistes en décembre avant de le réactiver fin mars.

« Immense faiblesse du dossier »

« Si nous accueillons positivement cette annonce, nous devons aussi rester prudents jusqu'à ce que le gouvernement espagnol nous garantisse que c'est la fin de l'affaire », a d'ailleurs réagi Aamer Anwar, l'avocat de Clara Ponsati.

De son côté, Carles Puigdemont a jugé que la décision de la justice espagnole était la « démonstration de l'immense faiblesse » du dossier. Dans un tweet, il a appelé la justice espagnole à « suspendre la détention provisoire » des neuf autres dirigeants indépendantistes incarcérés en Espagne afin de montrer qu'elle « commence à agir comme la justice européenne ».

Si le camp séparatiste crie victoire, le politologue Gabriel Colomé, de l'Université autonome de Barcelone, les invite à nuancer.

ANALYSE

Les indépendantistes peuvent penser que c’est une victoire pour eux. Le problème, c’est que ces six personnes ne peuvent pas rentrer en Espagne pendant vingt ans.

00:48

Gabriel Colomé

Achim Lippold

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