D’où vient notre flore bactérienne ?

Publié le 19 Juil 2018 à 06H00 Modifié le 7 août 2019
Lors de l’accouchement, des bactéries passent au bébé à travers le vagin.
C'est dès le moment de l'accouchement que le bébé commence à se couvrir des bactéries destinées à former son microbiote. C'est à dire le petit peuple microbien qui habite dans nos intestins et joue un rôle clé pour notre santé.

Notre organisme abrite des centaines de milliards de bactéries : sur notre peau, dans notre bouche, notre nez et jusque dans nos intestins, au point de constituer un écosystème à part entière, appelé microbiote, qui représente 1,5 à 2 kg (soit plus que notre cerveau) de notre poids et joue un rôle indispensable au bon fonctionnement de notre organisme (métabolisme, immunité, vieillissement…)

Or, les toutes premières bactéries qui nous colonisent nous viennent de notre mère. Du moins lorsque celle-ci accouche par voie basse : au moment de sa naissance, le bébé est exposé aux microbiotes vaginal et intestinal, qui vont rapidement coloniser ses propres intestins.

Des bactéries lactiques à foison

C’est pourquoi le microbiote des nouveau-nés est en majorité constitué de bactéries du genre Lactobacillus, qui prédominent dans le vagin des femmes enceintes. Cette transmission est essentielle au bon développement du nouveau-né: en cas de césarienne, son microbiote doit se construire à partir de bactéries trouvées dans son environnement.

Par ailleurs, alors que l’on a toujours considéré que le fœtus vivait dans un milieu stérile, de récentes études indiquent que des bactéries de la mère pourraient lui être transférées via le placenta. Une étude a ainsi estimé à 0,002 mg la quantité d’ADN bactérien par gramme de placenta.

L’allaitement complète le travail

Le lait maternel contient lui aussi une grande diversité de bactéries. En 2012, des chercheurs ont trouvé jusqu’à 700 espèces bactériennes dans le colostrum (le lait produit dans les premières heures après l’accouchement). En colonisant très tôt les intestins de l’enfant, la transmission du microbiote maternel protégerait ce dernier des infections par d’autres microbes, néfastes ceux-là.

Certes, le corps de la femme n’est pas le seul à façonner le microbiote de l’enfant qu’elle a porté. Avec le temps, ce dernier va s’enrichir en puisant dans son environnement, Cependant, celui qui arrive le plus tôt, alors que les organes et le système immunitaire sont encore en plein développement, semble le plus important.

D’après Science & Vie QR n°23 « Nos ancêtres & nous » – Feuilleter / Acheter

A regarder :

Les super-pouvoirs du ventre commencent à être dévoilés — vidéo S&V TV

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