Affaire Benalla : Alexandre Benalla devait diriger la sécurité présidentielle à Brégançon cet été

INFO LE POINT. À la demande du chef de l'État, son ancien chef de la sécurité avait constitué un groupe au sein du GSPR dédié aux sorties privées d'Emmanuel et Brigitte Macron.

Par

Alexandre Benalla dirigeait une deuxième équipe de sécurité chargée de protéger la vie privée du chef de l'État.

Alexandre Benalla dirigeait une deuxième équipe de sécurité chargée de protéger la vie privée du chef de l'État.

© LUDOVIC MARIN / AFP

Temps de lecture : 4 min

Alexandre Benalla dirigeait une deuxième équipe de sécurité chargée de protéger la vie privée du chef de l'État. Pour se prémunir contre toute attaque armée et contre les atteintes à sa vie privée, Emmanuel Macron avait en effet confié à Alexandre Benalla la mission de constituer au sein du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) composé de policiers du Service de la protection et de gendarmes issus du GIGN, une équipe chargée de protéger ses sorties privées au restaurant, au Touquet et lors de tous ses déplacements non officiels ainsi que ceux de la première dame. Il était d'ailleurs prévu qu'Alexandre Benalla dirige le dispositif de sécurité du couple présidentiel lors de ses vacances au fort de Brégançon. Comme il l'avait fait l'an dernier à Marseille où il était intervenu en première ligne contre « l'intrusion » des paparazzi dans le parc de la résidence où Emmanuel et Brigitte Macron passaient leurs vacances. Les paparazzi une obsession pour le couple Macron qui, s'il a engagé l'ex-reine du genre Michèle Marchand, craint néanmoins les jeunes « rats » sans foi ni loi.

La newsletter politique

Tous les jeudis à 7h30

Recevez en avant-première les informations et analyses politiques de la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Journalistes « paparazzis »

En décembre dernier, lors de leur séjour au ski, Alexandre Benalla et son équipe avaient eu maille à partir avec les journalistes de BFM. Il s'était confié par SMS à son entourage les comparant à des paparazzi :

- « Ils nous ont fait chier, c'était du harcèlement. Ils le suivaient partout. Comme des paparazzis.

- Vous en êtes venus aux mains ?

- On en est resté à une discussion sur la vie privée entre eux et le GSPR sur le mode on fait notre boulot et vous le vôtre. Mais ils ont fait le pied de grue partout où le patron était. C'était abuser. ils avaient la pression de leur rédac pour avoir un son du patron. »

L'équipe de sécurité « privée » a été mise en place en juin 2017. Elle est composée de dix policiers et quatre gendarmes. Le colonel Lionel Lavergne, patron du GSPR s'est d'autant plus facilement laissé convaincre de la création de cette équipe parallèle qu'il a pu placer deux hommes à lui comme « sièges », ces officiers de sécurité qui partagent le privilège de s'asseoir dans la voiture du président et de celle de Brigitte Macron à la place du passager avant. Cet ancien du GIGN assurait le service d'ordre de la campagne présidentielle. Sorti de sa retraite, il a été réaffecté à la garde républicaine avant d'intégrer le GSPR pour devenir le « siège » du président. Le « siège » de Brigitte Macron, lui, a connu le couple à Bercy. Le colonel Lavergne partageait tous les secrets d'Alexandre. Il savait qu'il détenait un brassard police, et craint aujourd'hui d'être entendu par la justice.

Carte blanche pour recruter

Le jeune professionnel de la sécurité et chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la République, qui roulait en 508 équipée Police avant de s'enticher de la Renault Talisman, avait carte blanche pour recruter au sein du vivier du service de la protection (SDLP) dont il tenait le chef Frédéric Auréal en piètre estime. Dans la réforme prévue du GSPR selon les révélations du Point parues en avril, Auréal d'ailleurs a perdu la « tutelle » du GSPR.

Alexandre Benalla avait choisi d'anciens officiers de sécurité de Hacène Chalghoumi, connu comme « imam » de Drancy. Il avait aussi sélectionné des recrues hors SDLP. Notamment un ancien militaire, policier depuis peu, lequel a néanmoins passé avec succès les tests en vigueur dans la police sur la protection rapprochée. Il a donc atterri directement au GSPR malgré son inexpérience en protection de personnalité.

Hors GSPR, il avait également supervisé le recrutement du policier Jean-Yves H., qui figure aujourd'hui parmi les trois policiers suspendus par le préfet de police. Il était détaché de la préfecture de police à l'Élysée et avait la charge de tout le stationnement à l'extérieur de l'Élysée (autorisation de stationnement, etc.). Il s'agit d'un très proche de Benalla. Ils se sont connus durant la campagne présidentielle de François Hollande, dont Alexandre était membre du service d'ordre, puis se sont retrouvés pendant la campagne de Macron. Au vu de nombreux services rendus par Jean Yves H., Benalla lui avait promis un poste à l'Élysée. Celui-ci n'était pas affecté au GSPR, mais il avait son bureau attenant à celui des flics d'élite. Il a vite pris ses aises au sein de l'Élysée à la surprise de certains...

Lors des déplacements, Alexandre Benalla, ainsi que quelques membres du cabinet, sont équipés de radio afin d'écouter les discussions sécurisées de l'ensemble du GSPR. Les policiers - qui représentent la moitié des effectifs du GSPR - désapprouvaient cette mesure décidée par l'ex-chef de la sécurité du candidat Macron. Ils s'en sont ouverts à leurs syndicats. En vain.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (87)

  • Titoche01

    C'est l'histoire d'un jeune mec, trop vite poussé, et qui a pris le "melon" ; d'où l'intérêt d'éprouver longuement les jeunes, prometteurs ou pas, pour leur donner le sens du métier, avant de leur donner des responsabilités. Et je ne pense pas que Gérard Collomb, ce vieux dur à cuire, y soit pour quoi que ce soit. Le fait d'avoir décerné à Alexandre Benalla (ou Lahcène Benaliah pour certains), le grade de lieutenant-colonel de réserve de gendarmerie à l'âge de 25 ans peut faire passer la République, ou, du moins, certaines officines proches du pouvoir pour plus proches d'une république bananière que de la République française. On sent d'ailleurs, les propos proches de la révolte de certains officiers.

  • pioute

    Mon dieu si je me marre de lire vos commentaires et tellement vrai. Mais bientot il y en a qui vont rire jaune.

  • nanou30

    Intéressant de connaître la position du députés des LREM dont j'ai oublié le nom, mais qui fut patron du GIGM ! Est'il toujours aussi admiratif de son chef ? On entend peu les élus de ce parti qui doivent sentir de réelles répercutions sur le terrain. Mr Le Gendre par contre se répend sur les plateaux reprenant la seule défense exigée par Ferrand et Castaner, à savoir que toute cette affaire monté "en épingle" a juste pour but de bloquer l'assemblée ! Piètre parapluie qui prend l'eau ! Tant que le monarque "snobera" le peuple, l'incendie ne s'éteindra pas !