Dans un tweet en lettres capitales posté dimanche 22 juillet au soir, le président américain Donald Trump a adressé un message virulent à son homologue iranien :

Au président iranien Rohani : NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS EN SUBIREZ DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU [de pays] DANS L’HISTOIRE EN ONT SUBI. NOUS NE SOMMES PLUS UN PAYS PRÊT À TOLÉRER VOS PAROLES DÉMENTES PLEINES DE VIOLENCE ET DE MORT. FAITES ATTENTION !”

Plus tôt dans la journée, Hassan Rohani avait mis en garde les États-Unis contre les risques d’un conflit : “La guerre avec l’Iran est la mère de toutes les guerres”, a notamment déclaré le président devant des diplomates iraniens, selon l’agence de presse semi-officielle du pays. “Vous n’êtes pas en position d’encourager la nation iranienne à se dresser contre la sécurité et les intérêts de l’Iran”, aurait-il également déclaré, comme le rapporte The Washington Post.

Tensions des deux côtés

Cette escalade verbale intervient trois semaines avant le rétablissement d’une première série de sanctions contre l’Iran, rappelle le journal. Des sanctions qui avaient été suspendues après l’accord sur le programme nucléaire de 2015, dont Trump s’est retiré en mai dernier.

Quelques heures avant l’avertissement sur Twitter du président américain, son secrétaire d’État, Mike Pompeo, a tenu des propos particulièrement durs envers Téhéran. Le chef de la diplomatie américaine a comparé la classe dirigeante iranienne à une “mafia” dans un discours prononcé à la bibliothèque présidentielle Ronald-Reagan en Californie, devant un public en bonne partie composé d’Iraniens ayant fui le pays après la révolution islamique de 1979 et de leurs descendants, rapporte The Washington Post.

S’il n’est pas allé jusqu’à appeler à un changement de régime, Pompeo a annoncé la création d’une chaîne en persan fonctionnant 24 heures sur 24, financée par le gouvernement américain. Un média multiformat (télévision, radio, numérique) “susceptible d’entretenir l’agitation contre le gouvernement [iranien]”, observe le quotidien de la capitale américaine.

Rohani fragilisé par les manifestations

Comme le rappelle The Wall Street Journal, “l’économie iranienne est en situation difficile et des centaines de manifestations ont eu lieu à travers le pays contre la hausse des prix, la corruption et les dégâts environnementaux”.

Pour le quotidien conservateur, la mise en garde lancée dimanche 22 juillet par le président iranien Hassan Rohani – qui avait déjà menacé au début du mois de perturber le flux de pétrole depuis le Moyen-Orient, vraisemblablement en bloquant le détroit d’Ormuz – montre que le dirigeant “cherche à préserver son avenir politique en tendant la main aux partisans de la ligne dure, qui s’étaient auparavant opposés à lui”.

Gabriel Hassan