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Selon une étude

Sida : la Prep, ça marche !

A la conférence d'Amsterdam sur le sida, ce mardi matin, une étude française montre la très grande efficacité de ce mode de prévention du virus.
par Eric Favereau
publié le 24 juillet 2018 à 9h00

1 500 «prepeurs» et 0 contamination. Pour le moins, cela marche. En présentant ce mardi matin, à la conférence d’Amsterdam, les premiers résultats de son étude «Prévenir», l’Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS) confirme l’efficacité de ce que l’on appelle la Prep (prophylaxie pré-exposition), c’est-à-dire la prise régulière d’une molécule antisida pour empêcher la contamination par le VIH. En d’autres termes, la prévention médicamenteuse.

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Remboursé

«Les résultats que nous avons permettent de confirmer, auprès des 1 435 volontaires déjà recrutés en Ile-de-France, l'efficacité et la bonne tolérance de la prophylaxie pré-exposition», a ainsi expliqué le professeur Jean-Michel Molina de l'hôpital Saint-Louis à Paris qui a coordonné ce vaste travail. En France, ils sont maintenant près de 6 000 personnes ayant une vie sexuelle à hauts risques, qui prennent régulièrement cette molécule. Ils le prennent soit de façon continue, soit de façon intermittente, autour de relations sexuelles à risques. Cette prévention est remboursée à 100% par la collectivité.

Volontaires

L'étude ANRS avait été lancée en mai 2017, et elle avait au départ pour objectif d'évaluer si, à terme, le déploiement de la Prep dans la région Ile-de-France allait permettre de réduire l'épidémie. Les premiers résultats, rapportés ce matin, portent sur les 1 435 premiers volontaires séronégatifs, tous présentant un haut risque d'infection par le VIH. Ces personnes ont été recrutées entre le 3 mai 2017 et le 1er mai 2018. Pour l'essentiel ce sont des gays. «Nous souhaitons dans le futur recruter également des volontaires issus d'autres populations comme les personnes transgenres et les hommes et femmes hétérosexuels à haut risque d'infection par le VIH», a rappelé Jean-Michel Molina. Mais dans les faits il y en a toujours peu. Parmi les volontaires, 44% prennent la Prep quotidiennement et 53% l'utilisent à la demande au moment des périodes d'activité sexuelle.

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Les résultats sont donc sans appel et c’est une très bonne nouvelle. A ce jour, il n’y a eu aucun cas d’infection par le VIH, ni chez les personnes prenant la Prep de manière continue ni chez celles ayant choisi le schéma de prise à la demande. Ces résultats étaient attendus car d’autres études avaient noté quelques échecs. Là, ce n’est pas le cas. Ce qui devrait permettre de développer encore davantage ce mode de prévention, même s’il n’est censé concerner que les gens à très hauts risques.

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