Alphabet, maison-mère de Google, a gagné beaucoup d’argent au deuxième trimestre. Mais ses paris sont toujours des gouffres financiers — près d’un milliard de dollars par trimestre.

732 millions de dollars, 625 millions d’euros. C’est la perte nette affichée à la dernière ligne de l’un des segments du rapport financier de Google pour le deuxième trimestre 2018. La catégorie Other Bets, « autres paris » en français, est celle dans laquelle Google innove le plus. On ne parle plus de web, de publicité ou de smartphones, mais bien de voiture autonome, d’internet planétaire ou de médecine. Même après la restructuration récente, les entreprises qui font partie de ces paris sont encore nombreuses :

  • Waymo s’occupe des voitures autonomes ;
  • Loon, intégré au laboratoire X, fait des ballons pour diffuser Internet dans le monde entier ;
  • Wing, intégré également au laboratoire X, fait des drones de livraison autonomes ;
  • Access gère toute la partie réseau et connectivité (fibre optique pour les particuliers, notamment) ;
  • Verily et Calico sont les deux projets liés à la santé.

Au-delà de ces blocs, l’empire Alphabet lance souvent des projets, parfois rattachés à la marque Google, parfois sous des marques propres dépendant directement de la holding. Nest a été entièrement avalé par Google et n’est donc plus dans la catégorie des paris de l’entreprise.

Par an, Google dépense 4 milliards de dollars dans ses paris

Si l’on en revient aux chiffres du deuxième trimestre 2018, on s’aperçoit clairement que ces paris ne parviennent pas à gagner plus qu’ils ne coûtent à Google. En 2017, à la même époque, ils avaient rapporté 97 millions de dollars pour une perte nette de 633 millions de dollars. En 2018, ils ont rapporté 145 millions de dollars, mais la perte nette a encore augmenté. Cela peut notamment s’expliquer par le recrutement de nombreux ingénieurs pour le projet de voiture autonome qui tente de concentrer les talents de la Silicon Valley, récupérés si possible chez la concurrence .

Et si Alphabet peut encore se permettre aujourd’hui de dépenser près d’un milliard de dollars par trimestre dans ces projets, c’est que le géant en a les moyens : 32 milliards de dollars de revenus (27 milliards d’euros) pour 8,9 milliards de dollars de profits (6,8 milliards d’euros). L’amende de 5 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) infligée par le commission européenne et que Google conteste aura du mal à effrayer le géant américain, même s’il la paie.


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