RÉACTIONS – Emmanuel Macron a adopté une drôle de posture, ce mardi soir devant les députés de LaREM. Elle n’a pas manqué de faire réagir ses adversaires politiques.
Longtemps mutique dans l’ouragan de l’affaire Benalla, Emmanuel Macron a finalement pris la parole ce lundi soir à Maison de l'Amérique latine. Les déclarations que vient de lâcher le chef de l’État ont autant vocation à rassurer les troupes devant lesquelles il s'exprimait (les députés de la majorité) qu’à montrer ses muscles à l’opposition. "S'ils veulent un responsable, il est devant vous, a-t-il dit. Qu'ils viennent me chercher. Je réponds au peuple français." Évidemment, les parlementaires LaREM présents ont apprécié. L’opposition beaucoup moins, et elle s’est chargée de le faire savoir.
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Il y a d’abord ceux qui ironisent, comme la sénatrice PS Laurence Rossignol ou le communiste Ian Brossat, adjoint à la Mairie de Paris.
« Qu’ils viennent me chercher ». Je me demande si un président devrait dire ça.. https://t.co/yqoeMqhgdX — Laurence Rossignol (@laurossignol) July 24, 2018
#Macron , ce soir, devant les députés LREM : "Le seul responsable, c'est moi." On avait bien compris. Et c'est bien le problème... #affaireBenallaMacron — Ian Brossat (@IanBrossat) July 24, 2018
Puis il y a ceux qui le prennent au mot, comme le député FI Alexis Corbière ou le chef de file socialiste Olivier Faure.
Devant ses seuls amis #Macron affirme "le seul responsable, c'est moi" "qu'ils viennent me chercher". Chiche, M. Le Président ! Vous devez donc être auditionné, on peut même se déplacer jusqu'à vous. Vous acceptez ? Sinon à quoi rime cette provocation ? #AlexandreBenalla pic.twitter.com/svdnSlf7VV — Alexis Corbière (@alexiscorbiere) July 24, 2018
Le vrai courage c’est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale et avant que la commission d’enquête ne découvre chaque heure des versions contradictoires. https://t.co/rICWqyMSVQ — Olivier Faure (@faureolivier) July 24, 2018
Il y a aussi ceux qui s'étonnent du public, tout entier acquis à la cause d'Emmanuel Macron, devant lequel le président a choisi "d'assumer" ses responsabilités, tels le sénateur LR Roger Karoutchi ou le député LFI Eric Coquerel :
Que Macron assume seul la responsabilité de l’affaire Bénalla c’est son choix.Qu’il le dise devant ses députés En Marche dont bcp font partie de la Commission d’Enquête c’est troublant.Qu’il interpelle l’opposition par les termes « qu’ils viennent me chercher » laisse songeur. — Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) 25 juillet 2018
« Je n’ai pas du tout aimé l’exercice de Macron. On attend qu’il parle devant tous les français, ou la commission d’enquête. Au lieu de cela il le fair devant son parterre de supporters » #BourdinDirect — Eric Coquerel (@ericcoquerel) 25 juillet 2018
Marine Le Pen, elle, pointe le manque de "fair play" du Président, qui est protégé par la Constitution. L'article 67 indique en effet que "le président de la République n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité".
« Qu’ils viennent me chercher » ( #Macron )... : pas très fair play quand la Constitution (ce que nous ne contestons pas) le protège précisément de toute obligation de rendre des comptes. MLP #AffaireBellanaMacron — Marine Le Pen (@MLP_officiel) 24 juillet 2018
Il y a aussi ceux qui en profitent pour se livrer à une surenchère, comme le maire d’Orange Jacques Bompard, mais surtout le député RN Sébastien Chenu.
Tout le monde le savait, merci @EmmanuelMacron . Le reconnaître une semaine après la publication du scandale en revanche, c'est juste reconnaître le fait d'être acculé : il faut donc en tirer toutes les conséquences, et non pas simplement se plaindre de trahison https://t.co/GQXtW2K9Ed — Jacques Bompard (@JacquesBompard) July 24, 2018
« Qu’ils viennent me chercher »entre vulgarité, mépris et roulage de mécaniques! Décidément la fréquentation de certaines racailles sied mal à notre Président @EmmanuelMacron — Sébastien Chenu (@sebchenu) July 24, 2018
Il y a enfin ceux, comme Florian Philippot, le dirigeant des Patriotes, qui prennent la chose avec une certaine douceur...
« Qu’ils viennent me chercher » : #Macron veut-il être pris au mot ? Les Français vont finir par s’agacer assez fortement de ce mépris permanent ! #Benalla pic.twitter.com/d16EFhHvVV — Florian Philippot (@f_philippot) July 24, 2018
Il va sans dire qu’il ne s’agit là que d’un début.