EMPLOI - Les dégâts sont limités. Après une hausse de 0,7% du nombre d'inscrits à Pôle Emploi en catégorie A en avril et mai, la tendance est repartie à la baisse en juin.
Au final, la Dares publie ce 25 juillet une progression de 0,1% du chômage au cours du second trimestre. En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (sans emploi à la recherche d'un temps plein) a augmenté de 4600. Sur un an, la tendance reste malgré tout positive, avec un recule de 1,3%.
En moyenne au deuxième trimestre, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites en catégorie A s'établit à 3.440.500 personnes, contre 3.435.900 à la fin du premier trimestre de l'année.
Le chiffre s'établit à 3,7 millions de personnes en France entière. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité, en hausse ininterrompue depuis la crise de 2008, a lui aussi augmenté de 0,2%, pour atteindre 2,24 millions.
Au total, avec ou sans activité, il y avait 5,94 millions de demandeurs d'emploi en moyenne au 2e trimestre (+0,2%). Sur un an, ce chiffre est en nette augmentation (+1,5%), malgré une baisse du nombre de chômeurs (sans activité, -1,1%).
La publication de Pôle emploi s'inscrit dans un contexte de ralentissement de la reprise économique, après une année 2017 exceptionnelle. La croissance a marqué le pas au 1er trimestre (+0,2%), après cinq trimestres autour de +0,7%, et l'Insee table sur +0,3% au 2e trimestre. Parallèlement, les embauches, qui ont atteint des sommets fin 2017, se sont stabilisées depuis.
Les mauvais chiffres de Pôle emploi tombent mal pour le gouvernement, qui guette une baisse du chômage pour pouvoir mettre en œuvre une réforme de l'opérateur public, avec des baisses d'effectifs à la clef.
L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) réfléchit, à la demande de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, à une "méthodologie robuste" permettant "d'indexer" d'éventuelles baisses d'effectifs de Pôle emploi sur celle du chômage. Muriel Pénicaud a assuré que d'éventuelles coupes ne seront "pas décidées a priori" mais seulement "s'il y a une décrue constatée" de l'indicateur.
Le mécanisme retenu figurera, avant la fin de l'année, dans la convention tripartite 2019-2021, la feuille de route de Pôle emploi fixée en concertation avec l'Unédic et l'Etat.
Une autre réforme du service public de l'emploi est dans les tuyaux. Reprenant une préconisation du rapport Comité action publique 2022 (CAP22), le gouvernement va lancer "à la rentrée" une concertation pour "favoriser les mutualisations" entre Pôle emploi et ce que Matignon appelle ses "satellites", à savoir les Cap emploi, qui accompagnent les personnes handicapés, et les missions locales, qui accompagnent les jeunes.
"Derrière les sujets de mutualisation, il y a des sujets aussi de réduction d'effectifs et d'efficacité des moyens", expliquait-on récemment à Matignon.
Sur les 15,2 milliards d'euros alloués au ministère du Travail cette année, près de 1,5 milliard finance Pôle emploi. Mais le ministère est en quête d'économies pour tenir sa trajectoire budgétaire fixée à l'automne dernier. Celle-ci prévoit une enveloppe globale ramenée à 12,9 milliards d'euros pour 2019, soit 2,3 milliards de moins qu'en 2018.
Cette année, les effectifs de Pôle emploi ont déjà baissé de 297 équivalents temps plein (ETP), sur environ 50.000. Le chiffre de 4000 suppressions de postes ces prochaines années circule depuis le printemps mais Mme Pénicaud a assuré que "rien (n'était) décidé".
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