Le plastique dans tous ses états. Novethic vous propose cette semaine de comprendre les enjeux d'un monde qui ne jure que par ce dérivé du pétrole. Aujourd'hui, tour d'horizon de ces navigateurs, chercheurs, scientifiques... qui développent des bateaux innovants. L'un aspire les déchets, l'autre les trie, quand le dernier carbure avec des déchets plastiques non recyclables. Cap vers le futur ! 
Il ne suffit pas de produire moins de plastique. Il faut aussi dépolluer les océans des 8,8 millions de tonnes de déchets de plastiques qui y sont déversés chaque année. Les mers comptent 5 milliards d’objets flottants à leur surface. Leurs impacts sont déjà concrets : microparticules de plastiques dans le sel, microfibres dans les estomacs des créatures marines qui vivent au plus profond des océans, etc. Pour y remédier, des chercheurs, navigateurs, scientifiques, ont développé des bateaux capables de dépolluer une partie des océans. 


Le Manta d’Yvan Bourgnon : un bateau géant nettoyeur des océans 


Il se nomme le Manta, en référence à la raie elle-même d’une envergure impressionnante et pourvue d’une immense gueule. Ce bateau, présenté par le skipper Yvan Bourgnon, va, grâce à des collecteurs, récupérer les déchets plastiques et les trier directement à bord. Le bateau est en effet doté de grandes ouvertures capables d’ingérer jusqu’à 300 mètres cubes de déchets. Il embarque avec lui une véritable usine. En prime, il est entièrement alimenté aux énergies renouvelables. 


Le bateau doit intervenir rapidement pour arriver vers les bancs de plastiques avant qu’ils ne dérivent. Pour cela, le Manta sera propulsé par des voiles DynaRig et par quatre moteurs électriques alimentés par deux éoliennes, ainsi que 2 000 mètres carrés de panneaux solaires.


Pour l’instant, le projet a récolté 150 000 euros grâce à une campagne de crowdfunding. S’il parvient à être financé, une mise à l’eau est prévue en 2021 pour un lancement des missions en 2022.


Plastic Odyssey, le navire qui carbure aux déchets plastiques non recyclables


Alors que le secteur maritime pourrait représenter, d’ici 2050, 17 % des émissions de CO2 de la planète, un ancien officier de la marine marchande a eu l’idée de faire un tour du monde en bateau de 25 mètres de long propulsé par des déchets plastiques. Le but est de sensibiliser à la pollution des océans, mais aussi de ramasser les déchets plastiques des côtés avant qu’ils ne finissent dans la mer. Concrètement, les déchets seront triés puis recyclés grâce au Plastic Odyssey, et ceux non recyclables seront transformés en carburant grâce à une pyrolyse.


Au total, le projet est évalué à 11 millions d’euros. Plastic Odyssey a pour l’instant été financé par trois entreprises privées : Clarins, Crédit Agricole et Fondation Veolia. Reste encore à débloquer les fonds.


Jellyfish, le robot méduse qui dépollue les ports


C’est un peu le fléau des ports. Les déchets jetés par les passants, rejetés par les bateaux, entraînés par la mer s’y retrouvent coincés. Pour y remédier, la société Iadys a créé Jellyfish, méduse en anglais. Ce petit robot télécommandé aspire les déchets qu’il trouve à la surface. Équipé de propulsion électrique et large de 70 centimètres, il peut accéder à des petites zones, contrairement aux gros robots qui ne peuvent pas sillonner entre les bateaux. Il traîne un filet de sac d’une capacité de 80 litres qui récolte ainsi les détritus sur son passage. Et aucun risque : les poissons ont peur de lui, et ne se laissent pas piéger.


Les premiers tests ont été effectués dans plusieurs métropoles dont Aix Marseille qui s’est dite intéressée par le projet.
Marina Fabre @fabre_marina 
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