Comment ne pas constater que le spectacle que donne le Parlement au détour de l'affaire Benalla est un mélange de caricature politicienne et d'exigence républicaine.
La commission d'enquête de l'Assemblée nationale est incapable de dépasser la sempiternelle division opposition/majorité.
Une présidente écho du Parti majoritaire, un co-rapporteur qui se transforme en procureur politique et des oppositions LR, FI et FN qui utilisent cette affaire de concert!
La commission d'enquête au Sénat, dans une ambiance plus feutrée, va son chemin, dans la trace d'un président omniprésent, avec des rapporteurs un peu effacés mais dont on peine à connaître l'étiquette tant le travail est fait avec la volonté de dépasser les clivages.
Deux conceptions, deux temps de la démocratie qui correspondent finalement au bicamérisme que l'on connaît.
Seulement, comment ne pas être tenté de suggérer à ces deux commissions de fondre leur travail qui sonne comme une concurrence malsaine et un peu désuète, offrant le spectacle d'auditions à répétions des mêmes acteurs, nourrissant certes des marchands d'information affamés mais soulignant une forme de politique spectacle peu alléchante pour les Français. Et que dire des rapports qui vont être publiés. Seront-ils aussi contradictoires que le sont les commissions dans leur déroulement?
L'exercice de travail conjoint députés et sénateurs n'est pas sans précédent. Les commissions mixtes paritaires sont régulières pour fabriquer la loi, elles pourraient faire leur apparition pour contrôler le Gouvernement et vérifier le bon fonctionnement des institutions.
À quand une commission d'enquête mixte Assemblée/Sénat? Cela pourrait peut-être éviter à notre démocratie une immense perte de temps et d'énergie et le ridicule de se donner en spectacle au détour d'une affaire dont, faut-il le rappeler, la justice est saisie.
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