Emmanuel Macron remonte légèrement dans l'opinion en dépit de l'affaire Benalla, qui a peu affecté les personnes sans préférence partisane, montre la dernière édition du baromètre Harris Interactive - Délits d'Opinion publié samedi. Au total, 42% des personnes interrogées font confiance au chef de l'Etat, un score en hausse de deux points de pourcentage par rapport au mois dernier. Le Premier ministre Edouard Philippe bénéficie exactement de la même progression, à 42%.
Le chef de l'Etat voit cependant reculer son crédit auprès de tous les sondés déclarant une proximité politique, qu'elle soit de gauche (-1 point pour les sympathisants LFI PCF, -3 pour les socialistes) ou de droite (-7 pour les sympathisants LR) et même pour les sympathisants de son propre parti, qui sont 88% à lui faire confiance, contre 95% le mois dernier (-7 points).
C'est uniquement auprès des personnes n'exprimant aucune préférence partisane particulière que le président de la République progresse, de cinq points de pourcentage. "S'il s'agit d'une actualité phagocytant les autres sujets, (l'affaire Benalla) n'a pas pour autant été marquante pour tous les Français", juge Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique & Opinion de l'institut Harris Interactive.
Sondage réalisé au moment de l'accalmie
"Plus précisément les jeunes et les personnes se déclarant sans préférence partisane (représentant près de 30% des Français) ne se réfèrent que marginalement à cette actualité", explique-t-il. Le calendrier d'organisation du sondage, à une période où l'affaire connaissait déjà une certaine accalmie et où Emmanuel Macron sortait de son silence, a également pu jouer, estime-t-il.
"Cette vague de baromètre a été réalisée non pas au moment du coeur de la polémique mais après que la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale a commencé ses travaux et, surtout, après l'intervention d'Emmanuel Macron devant les députés LaRem à la maison de l'Amérique Latine et son bref échange avec des journalistes présents lors de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées le lendemain", souligne Jean-Daniel Lévy.
Emmanuel Macron s'est présenté mardi devant les députés de la majorité comme "le seul responsable" de l'affaire Benalla, rejetant par là ce qu'il a nommé la "République des fusibles", avant d'appeler au calme au mercredi face à une affaire qualifiée d'"emballement" et de "frénésie".
Sur la base de l'évolution des sondés de mardi à jeudi, Jean-Daniel Lévy note un effet favorable des interventions du président sur l'opinion. "La mesure d'aujourd'hui ne présume pas des dynamiques d'opinion de demain", prévient-il cependant. L'enquête a été réalisée en ligne de mardi à jeudi auprès d'un échantillon représentatif de 966 personnes.
(Avec Reuters)
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