Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les pompiers de Paris visés par trois enquêtes pour violences sexuelles

Les nouvelles affaires dont est saisie la justice mettent au jour des dérives qui s’opèrent à huis clos dans ce milieu professionnel.

Par  et

Publié le 25 juillet 2018 à 06h37, modifié le 30 juillet 2018 à 10h41

Temps de Lecture 11 min.

Article réservé aux abonnés

Au bord du bassin, la première classe Alizée (le prénom a été modifié) sent la honte qui la submerge. Une vingtaine de camarades s’esclaffent de la blague qui vient de fuser. « Alizée, y’a la place pour mettre deux bites entre ses cuisses ! », a lâché l’un d’eux alors que le groupe se toise en maillot de bain avant le cours de natation. La jeune femme, pas bien épaisse, part en pleurs dans les vestiaires. Ce n’est pas la première fois qu’elle essuie ce genre de mauvaise plaisanterie depuis qu’elle a rejoint la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), l’unité de l’armée de terre qui compte pas moins de 8 500 membres, mais seulement 3 % de femmes.

Alizée rêvait d’être sapeur-pompier et d’intégrer la brigade militaire qui intervient à Paris et en petite couronne. Sauver des vies, « barouder » (partir sur un feu), ne pas avoir une journée qui ressemble à une autre, voilà qui l’emballait. Pendant un an, elle s’entraîne dur pour réussir les tests. En juin 2016, elle tient fièrement la lettre adressée aux jeunes recrues. « En quittant votre famille, vous gagnerez l’esprit de corps, la fraternité d’armes et la cohésion qui sont la marque de fabrique de l’unité d’élite (…) que vous vous apprêtez à rejoindre. » A 20 ans, elle débute ses classes au fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

A peine trois mois plus tard, la jeune femme est déclarée inapte par le service de santé des armées. Le rêve a viré au cauchemar. A l’automne 2017, après une tentative de suicide, elle dépose plainte. Selon les informations du Monde, une enquête préliminaire pour viol a été ouverte au parquet de Créteil. Mais Frank Berton, l’avocat de la jeune fille, n’exclut pas de déposer une plainte avec constitution de partie civile, pour viol, harcèlement sexuel et moral, afin qu’un juge d’instruction soit désigné.

Cette enquête intervient alors que le parquet de Paris est saisi de deux autres dossiers tout aussi préoccupants pour la BSPP : deux femmes de la caserne de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, ont porté plainte en mars. L’une – dont le cas a été révélé par Le Point – accuse, notamment, son caporal-chef d’avoir eu des gestes déplacés à son égard, et d’avoir simulé un rapport sexuel, fin 2016. Une enquête pour agression sexuelle et harcèlement sexuel est en cours. Dans le second cas, un caporal et un première classe sont mis en cause pour des faits de harcèlement et d’agression sexuels commis début 2018.

« Ces affaires sont indéfendables »

Il vous reste 82.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.