POLITIQUE -Le président du MoDem François Bayrou ne voit pas "d'affaire d'Etat" mais plutôt "une instrumentalisation politique" dans l'affaire Benalla, disant ne "jamais" regretter son alliance avec Emmanuel Macron mais plaidant pour "réfléchir plus profondément à l'équilibre des pouvoirs", dans une interview au Monde. Il existe cependant un point sur lequel Emmanuel Macron ne trouve pas grâce aux yeux du maire de Pau.
François Bayrou a en effet trouvé " inutilement western" la formule présidentielle "qu'ils viennent me chercher". Des mots employés par Emmanuel Macron lors de sa première grosse prise de parole post-affaire Benalla, devant les parlementaires de sa majorité. Mais le président du MoDem modère immédiatement ses propos expliquant ne pas voir "un homme tenté par l'ivresse de toute-puissance".
"L'ère du soupçon universel"
Cette affaire n'illustre-t-elle pas un excès du présidentialisme qu'il dénonçait dans le passé? Le dirigeant centriste juge que "la présence d'Alexandre Benalla à l'Elysée lui a ouvert beaucoup de portes" car "dans l'inconscient monarchique français, l'Elysée est investi de pouvoirs d'autant plus fascinants qu'ils sont mystérieux".
Comme on lui demande si Emmanuel Macron n'a pas alimenté la défiance et le soupçon en attendant les révélations de la presse pour se séparer de son collaborateur, le patron du MoDem acte une "démarche civique" de la presse qui "révèle ce qu'elle découvre" mais fustige "l'ère du soupçon universel" et "une sarabande de dénonciations" alimentées par "les réseaux sociaux, les télévisions en continu, les fuites des enquêtes". Sans revenir sur la volonté ou non, du président de la République de cacher l'affaire.
Malgré cela, François Bayrou affirme ne "jamais" regretter son alliance avec Emmanuel Macron. "Il m'arrive d'être impatient, d'être exigeant. Je voudrais que soit plus affirmée la dimension sociale (...) Mais j'ai la certitude que nous vivons une époque cruciale, et que les orientations proposées, par exemple à l'éducation nationale, sont profondément justes".
À voir également sur Le HuffPost: