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Taïwan

Taïwan, le Parlement toujours occupé

Le Parlement est toujours en état de siège à Taïwan. Des centaines de manifestants y sont barricadés pour la quatrième journée consécutive. C'est un événement historique dans le pays. Des dizaines de milliers de personnes soutiennent les manifestants autour du bâtiment. Ce sont pour la plupart des étudiants soutenus par des élus de l’opposition et des groupes de défense des droits civiques. Ils menacent d’intensifier leurs actions si un accord commercial avec la Chine est ratifié.

Plus de 200 manifestants, des étudiants pour la plupart, ont franchi  les barrières de sécurité mardi et se sont installées au Parlement, première opération de ce type dans l'histoire parlementaire taïwanaise.
Plus de 200 manifestants, des étudiants pour la plupart, ont franchi les barrières de sécurité mardi et se sont installées au Parlement, première opération de ce type dans l'histoire parlementaire taïwanaise. REUTERS/Patrick Lin
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C’est le résultat de longs mois de débats enflammés entre les parlementaires. En juin dernier Taipei et Pékin ont signé un accord sur le commerce des services, à l’initiative du parti au pouvoir à Taïwan, le Kuomintang. Le projet a été présenté dans la foulée au Parlement. Mais l’examen du texte a ensuite été ajourné à plusieurs reprises à cause des blocages de part et d’autre.

Un passage en force contesté

Le parti démocrate progressiste, principal parti d’opposition à Taïwan est farouchement opposé à cet accord. Faute de pouvoir discuter, le président de la commission a décidé lundi de passer directement au vote. Il n’y a donc eu aucun examen détaillé. Et l’accord n’aura aucun mal à passer, car le Kuomintang détient plus de la moitié des sièges au Parlement. Ce passage en force a été vivement contesté dans le camp adverse. Des parlementaires en sont même venus aux mains, et trois élus d’opposition ont entamé une grève de la faim, vite soutenus par des milliers de manifestants.

Un accord polémique

Il touche une corde sensible de l’économie taïwanaise, les PME. Elles représentent 98% du tissu économique de l’île. Et plus des deux tiers du PIB sont générés par le secteur des services. Or l’accord prévoit d’ouvrir 80% de ce secteur aux entreprises chinoises. En échange les investisseurs taïwanais auront accès à une grande partie du marché chinois. Les opposants craignent que cet accord soit bien plus avantageux pour la Chine. Selon eux, il pourrait entraîner un afflux de travailleurs chinois, et donc détruire des emplois taïwanais. Des accusations que le gouvernement s’est empressé de démentir. Pour lui l’accord est vital pour Taïwan, afin de gagner en crédibilité au niveau international. Il promet de compenser les entreprises lésées.

Ma Ying Jeou, très impopulaire

Ils veulent que l’accord commercial soit suspendu et qu’il soit discuté, article par article par les parlementaires. Mais le Kuomintang ne recule pas. Au contraire dans un discours jeudi 20 mars, le président Ma Ying Jeou a même insisté sur le fait de ratifier l’accord le plus rapidement possible. Quant à la gestion de la crise, il se contente de renvoyer la responsabilité au Parlement. Mais le président taïwanais le sait, il est directement visé. D’abord parce que son parti est tenu responsable par les manifestants de ce qu’ils considèrent comme une atteinte à la démocratie. Et Ma Ying Jeou est très impopulaire en ce moment à Taïwan. Les derniers sondages ne lui donne que 9% d’opinions favorables.

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