Pas sûr qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle pour les milliers d’étudiants français tentés chaque année par un séjour d’études en Chine, notamment les nombreux élèves des écoles de commerce et des écoles d’ingénieurs : le gouvernement chinois vient de dénoncer plus de 200 partenariats conclus avec des universités occidentales au cours des dernières années, rapporte le Financial Times.

On ne sait pas précisément pourquoi la Chine a soudain décidé de mettre fin à autant de programmes, précise le magazine britannique. Le ministère de l’Éducation invoque des raisons variées : la qualité des programmes, le manque de candidats ou encore une mauvaise gestion.”

Côté chinois, les universités les plus prestigieuses sont concernées – parmi lesquelles l’université de Pékin et l’université Tsinghua. Parmi les universités étrangères citées, on relève plusieurs établissements britanniques, l’université de Melbourne, l’université de Floride ou encore l’université de Lyon.

Sur le site américain Inside Higher Ed, Michael Gow, un chercheur britannique bon connaisseur de l’enseignement supérieur chinois, précise que beaucoup des partenariats supprimés n’ont en fait jamais été réellement opérationnels.

Le gouvernement de plus en plus méfiant

“Les cursus mal ficelés, conçus uniquement pour recruter des étudiants et récolter des frais de scolarité, sont condamnés, explique-t-il. Les autorités ne veulent que des programmes conçus en concertation, faits pour permettre aux universités chinoises de développer leurs enseignements, confirmer leur stature internationale et mener des recherches en collaboration.”

Pour sa part, le Financial Times voit plutôt dans cette annonce un signe parmi d’autres de la reprise en main par le pouvoir des établissements d’enseignement supérieur chinois.

Quelques jours avant le communiqué du ministère de l’Éducation, Stephen Morgan, doyen de l’université de Nottingham à Ningbo – un campus sino-britannique situé dans la province du Zhejiang –, a été relevé de ses fonctions pour avoir publié en ligne un article critique sur le XIXe congrès du Parti communiste chinois, signale le quotidien économique.

Au cours des deux dernières années, la méfiance s’est accrue à l’égard des programmes étrangers, des gens formés à l’étranger et des idées dont ils sont porteurs. Nous assistons à un mouvement de fermeture, analyse Jiang Xueqin, consultant en éducation basé à Chengdu. Les autorités lancent un avertissement aux universités chinoises : au cours des prochaines années, elles vont être placées sous étroite surveillance.”