« This is pride » : une manifestation au Japon après les commentaires homophobes d'une députée

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Près de 5 000 personnes se sont réunies à Tokyo pour demander la démission de Mio Sugita, députée du parti au pouvoir. Un signe que les personnes LGBT+ japonaises n'ont plus envie de se cacher.

Japon homophobie
5 000 personnes ont manifesté à Tokyo le vendredi 28 juillet 2018 - Capture d'écran Mainichi / YouTube

La goutte d’eau. Au Japon, les propos de Mio Sugita, une députée du parti conservateur, ont déclenché une vague d’indignation qui s’est terminée par une manifestation vendredi 27 juillet. Celle-ci s’était permis de qualifier les couples de même sexe de « non productifs », se demandant même si «  il serait approprié de dépenser l’argent du contribuable pour eux ».

Ce sont pas loin de 5 000 personnes, selon le Japan Times, qui se sont donc retrouvées devant le siège du Parti libéral-démocrate (PLD) à Tokyo pour demander la démission de la femme politique. Il faut dire que celle-ci avait également expliqué « qu’une société acceptant les relations de même-sexe risquait d’augmenter le nombre de personnes malheureuses ». Une sortie qui avait provoqué l’indignation de la classe politique, y compris dans les rang du gouvernement de Shinzo Abe.

Les images publiées sur les réseaux sociaux et par les médias japonais montrent la colère des manifestant.e.s, alors que le Japon n’autorise ni le mariage, ni l’adoption, ni la PMA pour les couples de même-sexe. « This is pride », ont scandé les participant.e.s. « Nous n’avons pas besoin d’une députée qui ne respecte pas les droits humains », pouvait-on lire sur une banderole.

« Je n’ai pas pu dormir pendant plusieurs jours, j’ai eu l’impression que l’on me disait que je ne méritais pas de vivre », a expliqué Ame Kondo, une jeune femme trans, au Japan Times. « Le fait qu’elle puisse dire ces choses ouvertement signifie qu’elle nie l’existence même des personnes LGBT ».

L’acceptation des personnes LGBT+ n’évolue que trop lentement au Japon. Comme l’explique Le Monde, le Premier ministre Shinzo Abe avait émis des réserves sur le mariage pour tous et toutes. Une loi améliorant les droits LGBT+ se fait d’ailleurs toujours attendre, même si des promesses ont été faites pour lutter contre le harcèlement scolaire. Mais l’indignation suscitée par les propos de Mio Sugita, et la mobilisation des associations, montre que les personnes LGBT+ ne veulent plus se laisser faire et rester dans l’ombre.

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