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Nature & environnement

Liban : 200 bébés tortues rejoignent la mer, une ONG veut sensibiliser le public

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Un bébé tortue se précipite vers la mer le 29 juillet 2018, sur une plage à une quinzaine de km au sud de la ville libanaise de Tyr
Un bébé tortue se précipite vers la mer le 29 juillet 2018, sur une plage à une quinzaine de km au sud de la ville libanaise de Tyr
AFP - Mahmoud ZAYYAT

Des dizaines de personnes ont pu observer, sur une plage du sud du Liban, 200 bébés tortues à peine sortis de l'oeuf se précipiter vers la mer Méditerranée, un évènement organisé par une ONG pour sensibiliser le public à l'importance de protéger l'environnement.

Femmes, adolescents et enfants, disposés en deux rangées, ont ainsi pu, grâce à l'ONG "Orange House", suivre le grand départ des bébés tortue Caouanne et des tortues vertes, lâchées sur le sable avant de regagner la mer, à une quinzaine de km au sud de la ville côtière de Tyr.

"C'est de la sensibilisation, pour préserver la mer et son écosystème. Beaucoup de Libanais ne savent pas que des tortues pondent des oeufs et les enfouissent sous le sable des plages", confie à l'AFP Mona Khalil, à l'origine du projet Orange House qui a organisé l'évènement dimanche.

Depuis le début des années 2000, elle s'occupe de la "plage des tortues Al-Mansouri", dans le but de protéger les tortues de mer dans le sud du Liban.

"On a voulu que les gens, les enfants en particulier, voient comment les tortues sortent de leur oeuf pour rejoindre la mer", souligne-t-elle.

Des dizaines de personnes observent sur une plage du sud du Liban près de la ville de Tyr des membres de l'ONG Orange House lâcher sur le sable quelque 200 bébés tortue le 29 juillet 2018 (AFP - Mahmoud ZAYYAT)
Des dizaines de personnes observent sur une plage du sud du Liban près de la ville de Tyr des membres de l'ONG Orange House lâcher sur le sable quelque 200 bébés tortue le 29 juillet 2018 (AFP - Mahmoud ZAYYAT)

Dans un pays où les militants tirent régulièrement la sonnette d'alarme pour dénoncer les politiques environnementales, elle critique d'ailleurs "les constructions sauvages de sites touristiques sur les côtes, au détriment de l'environnement".

De tels projets obligent "de nombreuses espèces animales à quitter leur secteur pour trouver refuge dans des régions plus sûres", déplore-t-elle.

En 2012, un rapport du ministère des Transports montrait qu'environ cinq millions de m² du littoral au Liban sont construits illégalement.

Mme Khalil explique qu'elle s'était occupé un temps d'une cinquantaine de nids, qui accueillaient entre 5.000 et 6.000 oeufs. Aujourd'hui, le chiffre a été divisé par deux: plus que 23 nids.

"Il y a de nombreux dangers pour la vie des tortues de mer sur les côtes libanaises", met-elle en garde, citant notamment "la pêche à la dynamite ou encore l'invasion du ciment et les projets touristiques qui envahissent les plages".

"Cela gêne les tortues et les pousse à abandonner la région", déplore Mme Khalil.

En 2017, l'enfouissement d'une "montagne d'ordures" en mer près de Beyrouth en vertu d'un accord entre le gouvernement et une compagnie privée avait fait scandale.

Un nouveau projet de complexe touristique dans la région côtière d'Anfeh (nord) suscite par ailleurs la crainte des défenseurs de l'environnement et du patrimoine. Il menace une des plus anciennes salines de Méditerranée située dans une zone riche archéologiquement.

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