RACISMEL'agression raciste d'une athlète noire choque l'Italie

L'agression raciste d'une athlète noire choque l'Italie

RACISMEBlessée à l'oeil, la lanceuse de disque Daisy Osakue risque de rater les championnats d'Europe, la semaine prochaine...
L'athlète italienne Daisy Osakue a été blessée à l'oeil dans une agression raciste le 29 juillet 2018.
L'athlète italienne Daisy Osakue a été blessée à l'oeil dans une agression raciste le 29 juillet 2018. - Alessandro Di Marco/AP/SIPA/Ansa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une série d’agressions racistes choquent en Italie, où le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, cite Mussolini et assure que sa priorité reste la lutte contre les migrants délinquants. Lundi, l’annonce de l’agression d’une jeune athlète italienne noire a provoqué une avalanche de réactions d’autant plus indignées qu’elle arrivait après un week-end tendu et la révélation par la presse d’une dizaine d’autres cas en moins de deux mois.

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Daisy Osakue, une lanceuse de disque de 22 ans, née en Italie de parents nigérians, a été blessée à un oeil dimanche soir après avoir reçu un oeuf lancé depuis une voiture près de Turin. Souffrant d’une abrasion et de lésions à la cornée, elle risque de ne pas pouvoir participer aux championnats d’Europe la semaine prochaine à Berlin. Pour elle, il n’y a pas de doute : son ou ses agresseurs cherchaient une cible noire.

Dans la nuit de samedi à dimanche dans une petite ville au sud de Rome, le soupçon a coûté la vie à un Marocain de 43 ans, pris en chasse en voiture par des Italiens l’accusant d’être un cambrioleur. Après avoir percuté un muret, il a été frappé par ses poursuivants et il est mort à l’hôpital.

A Palerme, un Sénégalais de 19 ans qui se tenait devant un bar a été roué de coups par un groupe d’Italiens aux cris de « sale nègre ».

700 délits par jour

« Toute agression sera punie et condamnée, je serai toujours au côté de qui subit des violences », a réagi Matteo Salvini en souhaitant une guérison rapide à Daisy Osakue mais sans évoquer les autres affaires. En revanche, l’homme fort du nouveau gouvernement populiste, omniprésent et très populaire dirigeant de la Ligue (extrême droite), a assuré : « Alerte au racisme en Italie ? Ne disons pas de bêtises ! ».

Mais loin de chercher à apaiser les tensions, Matteo Salvini a poursuivi son offensive : « Je rappelle qu’il y a environ 700 délits commis chaque jour en Italie par des immigrés, soit près d’un tiers du total, et ceci est la seule vraie urgence pour laquelle je me bats en tant que ministre ». Son ministère a confirmé lundi : sur les quelque 857.000 personnes arrêtées et/ou dénoncées depuis le début de l’année, tous chefs confondus, 30 % étaient de nationalité étrangère, alors que les étrangers représentent 8,3 % de la population en Italie.

« Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur »

Les étrangers sont aussi très représentés dans les prisons italiennes : 33 % des détenus au 30 juin (pour plus de la moitié Marocains, Albanais, Roumains ou Tunisiens), même si cette proportion tient beaucoup au fait qu’ils réunissent rarement les conditions pour un aménagement de peine.

Le discours anti-migrants de Matteo Salvini lui vaut aussi les foudres catholiques, résumées par la une du magazine Famiglia Cristiana la semaine dernière : « Vade retro Salvini ». Mais l’intéressé, adepte des provocations constantes sur les réseaux sociaux, a répondu à ces critiques à sa manière : « Beaucoup d’ennemis, beaucoup d’honneur », a-t-il écrit dimanche matin, en ajoutant l’émoticône d’un baiser. Cette variante d’un slogan de Benito Mussolini très connu des Italiens, utilisée le jour de l’anniversaire de la naissance du Duce, a fait sensation.

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