C’est pour l’heure le point d’orgue de l’affaire Benalla : ce mardi 31 juillet, le gouvernement français fait face à deux motions de censure au Parlement, une de droite et une de gauche. Un événement inattendu qui trouve un large écho dans la presse étrangère.

Vu d’Allemagne, par la Frankfurter Allgemeine Zeitung, on constate qu’il n’y a pas de danger réel pour le gouvernement à Paris, certes, mais que cette rébellion au Parlement marque une rupture importante dans le bref mandat d’Emmanuel Macron. “C’est la première fois que le président, à qui tout semblait sourire, est confronté à une crise aussi longue et mal gérée. Macron tombe des hauteurs de son trône jupitérien pour retrouver le commun des politiques faillibles”, souligne le quotidien.

Sur le fond, se rassure le journal conservateur, les motions ne sont pas inquiétantes, car “elles ne se dressent pas contre la politique des réformes de Macron”, que la FAZ félicite sur toute la ligne. En revanche, elles constituent un “signal d’alarme” sérieux pour le président, qui est prié de changer d’attitude dans son exercice du pouvoir. Car, que l’on regarde la situation au Parlement ou celle au gouvernement, la FAZ ne voit que “l’absence de poids lourds qui pourraient tenir tête à Macron”, de nombreux députés “liés par la gratitude au président” pour leur premier mandant parlementaire et un Premier ministre “dont la première obligation semble être de pâlir à côté de la splendeur présidentielle”. Bref, pour le quotidien de Francfort, “l’inquiétante concentration du pouvoir au palais de l’Élysée a aujourd’hui de fâcheuses conséquences. La critique exprimée dans le cadre d’une affaire secondaire, portant sur l’écart d’un individu, cible un homme qui tel le Roi-Soleil semble régner sur tout. Le président ferait bien de ne pas ignorer le message du Parlement. Cette crise l’oblige à se rappeler sa promesse électorale de renouveau démocratique. Le respect de la séparation des pouvoirs et le renforcement des instances de contrôle en font partie.”