Accéder au contenu principal
INTERNET

Les espions chinois "super agressifs" sur Linkedin

Des milliers d’Américains auraient été victimes de tentatives de recrutement sur le réseau social LinkedIn par des espions chinois, a assuré William Evanina, le directeur du contre-espionnage américain.

Outre les Américains, les services de renseignement allemands et britanniques ont aussi prévenus contre le zèle des espions chinois sur LinkedIn.
Outre les Américains, les services de renseignement allemands et britanniques ont aussi prévenus contre le zèle des espions chinois sur LinkedIn. Dadu Ruvic, Reuters
Publicité

Les espions chinois sont “super agressifs” sur LinkedIn, l’un des seuls réseaux sociaux américains autorisés par Pékin. William Evanina, patron du contre-espionnage américain, a accusé directement, samedi 1er septembre, les agents chinois de “contacter des milliers” de ressortissants américains sur le réseau social professionnel pour les recruter au profit de Pékin.

“Twitter a récemment banni des millions de faux comptes, et je demanderai à LinkedIn d’aller dans le même sens”, a affirmé William Evanina à l’agence de presse Reuters. Le réseau social a confirmé travailler avec les autorités américaines pour mettre un terme à cette campagne de recrutement. La Chine a qualifié ces accusations de “non-sens”.

Faux chasseurs de tête et universitaires

William Evanina n’est pas le premier à identifier ce site, qui compte 575 millions d’utilisateurs dans le monde, comme un terrain de jeu privilégié pour les espions chinois. Les services allemands et britanniques de renseignement sont parvenus à la même conclusion ces dernières années.

Le contre-espionnage allemand avait dénombré au moins 10 000 Allemands ciblés par ces pratiques sur LinkedIn, en décembre 2017. Tous les services de renseignements occidentaux concernés décrivent un même mode opératoire, impliquant des centaines de faux comptes créés par les espions chinois. Ils se font passer pour des chasseurs de tête, des universitaires ou des représentants de “think tank” (cercles de réflexion), désireux de recruter leurs cibles dans le cadre de collaboration internationale ou “d’échanges de savoir”.

Les recrues potentielles, contactées par messages privés sur LinkedIn, appartiennent généralement au milieu du renseignement, avec une prédilection pour les professionnels du secteur de la défense. Mais les espions chinois s’intéressent aussi au monde politique ou universitaire, avait indiqué le contre-espionnage allemand.

>> À lire : Les espions chinois s'habillent en chasseurs de tête sur LinkedIn

Un ex-agent de la CIA arrêté

Après un premier contact fructueux, les victimes sont ensuite généralement invitées à des conférences ou des entretiens d’embauche en Chine. Les services chinois de renseignement profitent alors de ces déplacements pour obtenir des informations sensibles ou une collaboration à plus long terme. Les cibles identifiées comme prioritaires peuvent recevoir des “compensations” de plusieurs dizaines de milliers d’euros, avaient constaté les espions allemands.

Les États-Unis ont même réussi à arrêter, en 2017, un ex-agent de la CIA qui avait été ainsi recruté via LinkedIn. Kevin Mallory, qui avait travaillé pendant 20 ans pour l’agence américaine de renseignement, a été reconnu coupable d’avoir fourni des informations sensibles à une puissance étrangère en juin 2018. Ce vétéran de l’espionnage avait été contacté sur le réseau social professionnel par un agent chinois se faisant passer pour un chasseur de tête. Kevin Mallory avait été convaincu de coopérer avec Pékin après plusieurs voyages à Shanghai. Le jury n’a pas cru les avocats de l’ex-espion américain qui ont affirmé qu’il n’avait jamais trahi son pays, mais qu’il essayait, au contraire, d’exposer les espions chinois actifs sur LinkedIn. Kevin Mallory connaîtra sa sentence le 21 septembre et risque la prison à vie pour trahison.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.