Paris : le nouveau cri d’alarme des habitants de Chapelle-Pajol

Insécurité, violence, prostitution… Le quartier clame une nouvelle fois son désarroi.

 Depuis deux ans, le quartier Chapelle-Pajol (XVIIIe) est à bout, malgré son intégration dans une Zone de sécurité prioritaire (ZSP).
Depuis deux ans, le quartier Chapelle-Pajol (XVIIIe) est à bout, malgré son intégration dans une Zone de sécurité prioritaire (ZSP). DR

    Quartier Chapelle-Pajol (XVIIIe), les mois passent, les problèmes demeurent. S'amplifient, même, si l'on en croit les habitants qui viennent, ce lundi, de lancer un nouveau cri d'alarme. Sous la forme, cette fois, d'une lettre ouverte, signée de l'association SOS La Chapelle, sur les réseaux sociaux.

    Dans cette tribune sont pointés les quelque 200 à 250 vendeurs à la sauvette, parfois mineurs, qui prennent le quartier d'assaut, mais aussi les vols de téléphones, colliers, sacs à main à répétition, et les rixes régulières entre bandes rivales, avec leur cortège de blessés : « Ces scènes violentes se déroulent dans un espace urbain laissé à l'abandon », pointe l'association, alors même que le secteur vient d'être placé, il y a un peu plus de six mois, en zone de sécurité prioritaire (ZSP).

    Les habitants disent avoir subi pendant trois semaines durant le mois d'août, une panne d'éclairage, place de la Chapelle, puis, rue Marx-Dormoy : « Les parkings et les boxes des sous-sols sont squattés et vandalisés, les déchets sont partout ».

    « Leurs planques sont partout »

    Rue du Département, une quinzaine de prostituées travaillent, et les vendeurs de contrefaçon, souvent alcoolisés ou drogués sont légion : « Leurs planques sont partout, dans les poteaux d'éclairage, les poubelles, les scooters, les boutiques complices les bouches d'égout, les voitures et les camionnettes. »

    Une situation devenue si préoccupante que le préfet de police Michel Delpuech est venu en toute discrétion, le 28 août dernier, vers 19 heures, se rendre compte personnellement de la situation : « Mais sa visite a été précédée par une opération de police d'ampleur », souligne l'association, « dans ce contexte, ce qu'il a pu constater était en deçà de la réalité ».

    Las d'alerter sans relâche les pouvoirs publics, et de transmettre quotidiennement des informations à la préfecture, depuis deux ans, les habitants, qui dénoncent « une rupture d'égalité », affirment « explorer d'autres voies » pour se faire entendre. Eventuellement une action en justice.