Catastrophes naturelles : les phénomènes extrêmes vont devenir la norme

"Nous nous attendons à des conditions météorologiques plus extrêmes, telles que des vagues de chaleur intense et des périodes de sécheresse comme celles que nous avons connues ces dernières semaines. Cela pourrait bien devenir la nouvelle norme", analyse Martin Bertogg, directeur du département catastrophes (catastrophe perils) du réassureur Swiss Re."Selon les modèles climatiques scientifiques, la température et l’humidité atmosphérique augmenteront dans de nombreuses parties du monde et, en même temps, deviendront plus volatiles".
"Nous connaîtrons des régimes pluviométriques plus variables et de graves sécheresses et, par conséquent, des incendies de forêt. L’accélération de l’urbanisation et l’expansion continue des habitations dans les zones forestières naturelles exacerberont considérablement ce potentiel de perte. La société devra s’adapter et se préparer à ces événements croissants", ajoute l’expert.
36 milliards de dollars de dégâts en 2018…pour l’instant
Selon une étude publiée par le ré-assureur, cette année pourtant, les catastrophes naturelles et celles causées par l’humain ont généré moins de pertes économiques que l’an dernier. Il estime ainsi le coût des dégâts à hauteur de 36 milliards de dollars au premier semestre 2018. Contre 64 milliards de dollars pour la même période, en 2017.
Cette année, plus de la moitié des dommages étaient assurés. Ceux-ci ont en effet eu lieu principalement dans les pays occidentaux, comme aux Etats Unis ou en Europe où la tempête hivernale Friedrike a causé d’importantes pertes en Allemagne, aux Pays-Bas mais aussi en France, en Belgique et au Royaume-Uni.
 
Pour autant la facture pourrait rapidement grimper dans les prochains mois. D’importantes éruptions volcaniques à Hawaï et au Guatemala, ainsi que des tremblements de terre au Japon, à Taïwan, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et plus récemment en Indonésie ont provoqué des dommages importants, qui ne sont pas encore chiffrés. Sans oublier les inondations meurtrières au Kerala, en Inde.
L’été a également été marqué par des incendies extrêmement violents en Californie et en Grèce, et par une sécheresse généralisée dans l’Europe et le sud de l’Australie. Un coup dur pour l’agriculture notamment.

Béatrice Héraud @beatriceheraud
(1) Légende infographie : H1 = premier semestre , FY = année fiscale