"Les crêpes que j’ai mangé" : un nouvel accord pour le participe passé

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"Les crêpes que j’ai mangé" : un nouvel accord pour le participe passé

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Les Belges sont décidés à simplifier l'orthographe du français.
Les Belges sont décidés à simplifier l'orthographe du français.
© Getty - Keystone-France\Gamma-Rapho

La fédération Wallonie-Bruxelles souhaite modifier les règles du fameux «accord du participe avec l’auxiliaire avoir», jugées complexes et grammaticalement peu pertinentes. Et invite les autres pays francophones à la suivre.

Les puristes hurlent, tous ceux à qui l'écriture inclusive donne de l'urticaire, mais tant pis, je l'avoue, j'ai beaucoup aimé cette tribune dans le Libé du jour nous informant que la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui est une institution au service des Francophones de Bruxelles et de Wallonie, autrement appelée la Communauté française de Belgique, envisage très sérieusement d'instaurer l'invariabilité du participe-passé avec l'auxiliaire « avoir ». Vous savez, employé avec l'auxiliaire avoir, le participe passé doit s'accorder en genre et en nombre avec le complément d'objet direct quand celui-ci le précède, c'est la rentrée des classes, ça tombe bien. Exemple, les crêpes que j'ai mangées é- e – s, mais j'ai mangé les crèpes, mangé - é. Et bien on simplifierait tout ça. Vous imaginez tous ces enfants – et même ces adultes – qui vont vouloir baiser les pieds des membres de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Pour se justifier, celle-ci rappelle que le temps moyen consacré aux règles actuelles de grammaire est de plus de 70 heures, pour atteindre un niveau qui ne satisfait personne. Pour elle, il serait tellement plus riche de consacrer ce temps à développer du vocabulaire, explorer l'étymologie ou goûter la littérature...

Coup de gueule

Un coup de gueule que poussent de nombreuses personnalités du monde de la photo, ce matin dans Libé à propos des rencontres de la photographie d'Arles : où sont les femmes ? En 49 ans, disent-elles, 47 éditions ont été confiées à des directeurs artistiques masculins qui, à chaque fois, ont sélectionné une grande majorité d'hommes. Formées dans les meilleures écoles d'art où elles constituent plus de 60% des diplômés, les artistes de sexe féminin sont moins aidées, moins payées, moins récompensées et représentent à peine 20% des artistes exposés en France. Les raisons de ce déséquilibre sont nombreuses, poursuivent nos pétitionnaires mais l'une d'elles, majeure, est le manque de conscience et d'engagement d'institutions et de responsables de festivals qui laissent les femmes dans les marges. Ce coup de gueule est important car on entend trop souvent ces temps-ci que les femmes ont repris le pouvoir dans nos pays occidentaux, que les hommes n'osent plus bouger une oreille mais, quand on regarde la réalité, elle est bien différente. Aux postes de pouvoir, on trouve toujours essentiellement des hommes, que ce soit en politique, dans le monde de l'entreprise, dans les médias, ou dans le monde de l'art, j'entendais hier des critiques du même ordre contre les organisateurs du festival de Venise. Il reste donc en 2018, en matière de parité, des progrès considérables à faire.

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