Une nouvelle fois, le socialiste Pedro Sánchez, arrivé au pouvoir début juin, prend le contre-pied de son prédécesseur Mariano Rajoy, du Parti populaire (PP, droite). Comme l’a annoncé dans la soirée du lundi 3 septembre la Cadena SER, l’une des principales chaînes de radio espagnoles, la ministre de la Défense, Margarita Robles, a décidé d’annuler un contrat de vente d’armes à l’Arabie Saoudite. Une information confirmée par d’autres sources.

Il s’agit, précise le site de la radio, “de 400 bombes [air-sol] à guidage laser […] qui se trouvent sur une base militaire de la région d’Aragon, en attente que les acheteurs en prennent livraison”. La principale raison de l’annulation du contrat serait l’engagement de l’Arabie Saoudite – à la tête d’une coalition militaire arabe – au Yémen, en pleine guerre civile, qui a fait des dizaines de milliers de morts.

Neuf millions d’euros à rembourser

Le contrat avait été signé en 2015 – sous le gouvernement de Mariano Rajoy – pour un montant de 9,2 millions d’euros, déjà payés et que l’Espagne s’est engagée à rembourser. “Les démarches pour rompre ce contrat ont commencé en juillet et les faits ont donné raison au gouvernement de Pedro Sánchez”, continue le site de la Cadena SER, qui rappelle que, le 9 août, une bombe lancée contre un bus de civils avait fait des dizaines de morts, dont 40 enfants.

Selon la chaîne de radio, l’Espagne serait le quatrième pays exportateur d’armes vers l’Arabie Saoudite. “Avec cette décision, continue la Cadena SER, l’Espagne pourrait suivre des pays comme la Suède, le Canada, la Finlande, la Norvège, la Belgique ou l’Allemagne qui ont arrêté leurs exportations d’armes à la coalition” menée par l’Arabie Saoudite.