Pour le Premier ministre australien, les thérapies de conversion ne sont « pas un problème »

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Scott Morrison n'a pas caché que la lutte contre les thérapies de conversion pour les personnes LGBT+ est loin (bien loin) d'être une de ses priorités.

Le Premier ministre australien Scott Morrison
Le Premier ministre australien Scott Morrison - Capture d'écran The Sun / YouTube

Au pouvoir depuis le 24 août, le Premier ministre australien Scott Morrison n’aura pas perdu de temps pour affirmer sa posture, distante, avec la défense des personnes LGBT+. Lors d’une interview accordée à 3AW, une radio installée à Melbourne, ce lundi 3 septembre, le tout nouveau Premier ministre n’a pas souhaité montrer le moindre signe d’engagement quant à la lutte contre les thérapies de conversion dont sont encore victimes de nombreuses personnes LGBT+ dans le pays.

Interrogé à ce sujet, Scott Morrison a embrayé en assurant d’abord qu’il respecte tout le monde, rapporte The Sunday Morning Herald : « Je respecte toutes les personnes, quelle que soit leur sexualité, quelle que soit leur religion, leur foi. J’aime tous les Australiens » Et d’ajouter : « Je n’ai jamais participé à quelque chose de ce genre, je n’ai jamais soutenu ce genre de chose, ce n’est tout simplement pas un problème pour moi et je ne prévois pas de m’engager dans cette affaire. » Le message a le mérite d’être clair, d’autant plus venant d’un homme qui s’est opposé au mariage pour tous les couples l’année dernière.

Les thérapies de conversion « doivent être éradiquées »

La sénatrice Janet Rice a, sur les réseaux sociaux et via un communiqué, appelé au nom de son parti (Greens, les écologistes) à ce que le Premier ministre s’engage dans la lutte contre les thérapies de conversion : « Les thérapies de conversion et les efforts de changement d’orientation sexuelle sont néfastes et peuvent avoir des conséquences fatales. Elles doivent être éradiquées ».

Malgré cet appel, force est de constater que le Premier ministre ne semble pas vraiment à l’écoute sur cette question. En effet, comme l’explique le Sydney Morning Herald, les propos de Scott Morrison interviennent alors qu’une coalition formée de représentant.e.s religieux.ses, de professionnel.le.s de la santé et d’Amnesty International lui a officiellement demandé de se saisir de cette question, dans la perspective de la prochaine élection fédérale pour former le prochain parlement, à l’horizon 2019.

Une pétition, lancée au mois de mars dernier par un certain Chris Csabs, survivant à une thérapie de conversion, a recueilli plus de 43 000 signatures et a été envoyée à Scott Morrison. Le Premier ministre pourra-t-il continuer à faire la sourde oreille ?