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Pourquoi le nombre de naissances continue de baisser en France

Le taux de natalité a encore baissé dans l'Hexagone. Explications.

Depuis 2014, où le nombre de naissances avait atteint 818.565 avant de s'effondrer brutalement à 798.948 en 2015, la baisse est systématique.
Depuis 2014, où le nombre de naissances avait atteint 818.565 avant de s'effondrer brutalement à 798.948 en 2015, la baisse est systématique. (Shutterstock)

Par Hélène Gully

Publié le 5 sept. 2018 à 07:15

Le fléchissement du taux de natalité dure déjà depuis quelques années dans l'Hexagone sans que la courbe ne s'inverse. L'Insee a ainsi recensé 769.553 naissances en 2017 contre 783.640 l'année précédente. Quatorze mille nouveau-nés de moins, une baisse équivalente à celle observée entre 2016 et 2015, révèlent les données de l'institut.

Depuis 2014, où le nombre de naissances avait atteint 818.565 avant de s'effondrer brutalement à 798.948 l'année suivante, la baisse est systématique. Et ce malgré l'intégration de Mayotte aux statistiques cette année-là. Explications.

Mayotte petit territoire

« Certes, il y a beaucoup de naissances à Mayotte, mais c'est un petit territoire », nuance Isabelle Robert-Bobée, cheffe de la division Enquêtes et études démographiques à l'INSEE. « Sa contribution à l'ensemble des naissances n'est donc pas élevée », abonde-t-elle.

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Ce que les chiffres confirment : en 2017, l'Insee répertorie 9.762 naissances à Mayotte, environ 1,3 % du total. L'incorporation de l'archipel aux données n'a donc pas suffi à compenser le déclin du taux de natalité.

De moins en moins de femmes en âge de procréer

La seconde raison tient aux femmes. « Le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, qui représente la très grande majorité des femmes en âge d'avoir des enfants, diminue régulièrement depuis les années 1990 », indique Isabelle Robert-Bobée.

En 1996, l'Hexagone en comptait près de 9,2 millions. Vingt ans après, elles n'étaient déjà plus que 8,4 millions.

La fécondité en berne

« Mais la fécondité en elle-même recule aussi, à savoir le nombre d'enfants par femmes », complète la cheffe de département à l'Insee. Désormais, le taux de fécondité est descendu à 1,88 enfant par femme en 2017. En deçà du seuil de renouvellement des générations, établi à 2,05 enfants. Et il faut remonter à 2014 pour que la fécondité soit de deux enfants.

Une tranche d'âge en particulier est concernée par ce repli de la fécondité : les femmes de 25 à 34 ans. En parallèle, l'âge moyen de la maternité est chaque année retardé pour atteindre 30,6 ans en 2017. Un an de plus qu'il y a 10 ans.

« Avoir des enfants peut s'expliquer par différents facteurs sans qu'il soit aisé d'isoler leurs effets : des facteurs financiers peuvent en faire partie mais aussi l'articulation entre la vie privée et professionnelle, et le souhait d'avoir des enfants », ajoute Isabelle Robert-Bobée.

Six naissances sur dix hors mariage

Alors que les naissances hors mariage « ont pendant longtemps été perçues comme contraires aux normes sociales » explique l'Insee, elles sont devenues aujourd'hui monnaie courante.Selon l'Insee, six bébés sur dix sont ainsi nés hors mariage en 2017. « La diffusion du Pacs et des unions libres, et le recul de l'âge du mariage expliquent ce phénomène », précise Isabelle Robert-Bobée.

Peu de chances donc pour que le solde naturel de la France retrouve des couleurs de sitôt. En janvier, Insee le qualifiait d'ailleurs « d'historiquement bas », avec une différence entre les décès et les naissances s'établissant à 164.000 personnes. Soit le plus faible écart depuis l'après-guerre si l'on exclut Mayotte des statistiques.

Mais Isabelle Robert-Bobée relativise ce ralentissement des naissances. « C'est un niveau que l'on a déjà observé en 1998 », explique-t-elle. « La France a en fait connu une forte hausse des naissances dans les années 2000 qui se sont ensuite stabilisées jusqu'en 2013. » « On reste quand même à des niveaux relativement hauts », modère la démographe.

Hélène Gully

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