Kolett, un nouveau service VTC réservé aux femmes

Cette application 100% féminine sera lancée dans l’ouest parisien, avant de s’étendre sur le reste de la capitale puis la province. Objectif de départ : 3000 courses par mois.

 L’application Kolett sera lancée le 12 septembre dans les 13 arrondissements parisiens les plus à l’Ouest et dans les communes de Boulogne, Neuilly et Levallois.
L’application Kolett sera lancée le 12 septembre dans les 13 arrondissements parisiens les plus à l’Ouest et dans les communes de Boulogne, Neuilly et Levallois. LP/Guillaume Georges

    Mesdames, mesdemoiselles, grâce à l'application Kolett vous pourrez dès son lancement, le 12 septembre, réserver un chauffeur à toute heure. Selon nos informations, ces nouveaux VTC dédiés à la gent féminine seront exclusivement conduits par des femmes. Un modèle calqué sur celui de « Femme au volant », lancé en 2015.

    « Il m'est arrivé de sortir d'une soirée à une heure assez avancée et d'hésiter à prendre un taxi, explique Valérie Furcajg, la cofondatrice de l'application, rencontrée mardi au premier congrès des VTC à l'Espace Champerret à Paris (XVIIe). Dans ces situations, on n'a pas forcément envie de se retrouver seule dans une voiture avec un inconnu. Pas seulement pour une question de sécurité. Parfois aussi juste pour éviter certaines remarques. »

    Âgée de 40 ans, elle a mis fin à 12 années d'activité professionnelle dans l'audit pour cofonder Kolett avec deux amis de longue date : Julien Lipkowicz, 38 ans dont 15 ans dans le marketing automobile et Laurent Kadoche, 42 ans, ancien broker à la City de Londres.

    40 « chauffeures » déjà au volant

    Emballé par le concept, le trio se lance dans le projet il y a un peu plus d'un an. « 95 % des chauffeurs VTC sont des hommes, constate Valérie. Il n'y a aucune raison qu'un tel déséquilibre perdure dans ce métier, qui peut aussi bien être exercé par des femmes. »

    40 chauffeurs, ou « chauffeures » plutôt, ont déjà répondu présent. « Nous les avons recrutées d'abord grâce au bouche-à-oreille, raconte Julien Lipkowicz. Valérie a sa carte de chauffeure VTC. Comme elle est active dans des forums de discussions sur Internet, petit à petit, elle a fait passer le message. Puis des conductrices nous ont présenté des amies et l'équipe s'est agrandie progressivement. »

    Valérie Furcajg a mis fin à 12 années d’activité professionnelle dans l’audit pour cofonder Kolett./LP/Guillaume Georges
    Valérie Furcajg a mis fin à 12 années d’activité professionnelle dans l’audit pour cofonder Kolett./LP/Guillaume Georges LP/Guillaume Georges

    Les trois fondateurs espèrent doubler les effectifs rapidement afin de réaliser leur objectif de départ : 3 000 courses par mois, dans les 13 arrondissements parisiens les plus à l'ouest, ainsi que les communes de Boulogne, Neuilly et Levallois. « Mais nous comptons rapidement nous étendre dans les autres arrondissements, ainsi que d'autres villes, précise à son tour Laurent Kadoche. Et pourquoi pas dans d'autres pays. D'où le prénom Colette, qui nous plaisait beaucoup, mais que nous avons délibérément internationalisé. »

    Des tarifs proches de ceux pratiqués par Uber

    Et les tarifs ? Il n'y a pas de frais d'adhésion. Comptez 9 euros minimum par course, et un calcul dit « horokilométrique » (au temps et au kilomètre). Soit 1,20 euro de prise en charge auxquels s'ajoutent 0,31 euro/min et 1,20 euro/km.

    « Nous avons pris pour base les tarifs moyens pratiqués par Uber, précise Julien. Mais nous prélevons une commission largement inférieure, de 15 %, quand notre concurrent américain est à 25 %. Les 10 % d'écarts sont intégralement pour la poche de nos chauffeures. »

    Des services supplémentaires sont également proposés. Comme la présence systématique d'un siège enfant dans chaque voiture. Tous les bambins sont les bienvenus. Et les hommes ? « Oui, ils sont bien acceptés, tient à préciser Valérie dans un sourire. Mais uniquement s'ils sont accompagnés par une femme. »

    LES VTC ORGANISENT LEUR PREMIER CONGRÈS

    35 exposants sont présents à l’Espace Champerret. /LP/ Guillaume Georges
    35 exposants sont présents à l’Espace Champerret. /LP/ Guillaume Georges LP/Guillaume Georges

    Comment développer sa clientèle ? Gérer sa flotte avec les derniers outils numériques ? Optimiser sa fiscalité ? Toutes ces questions sont abordées jusqu'à ce mercredi, au premier Congrès des VTC, à l'Espace Champerret, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

    L'occasion pour toute personne en recherche d'emploi, ou déjà chauffeur VTC, d'aller à la rencontre des 35 exposants, proposer sa candidature, élargir son réseau, assister à l'une ou l'autre des huit conférences organisées sur deux jours. « Ce congrès est une première en France, s'enthousiasme Yann Azran, 29 ans, à la tête d'Adon, une agence de conseil dédiée aux sociétés de transport, et organisateur du congrès. Un signe que le secteur s'est professionnalisé. »

    Les constructeurs automobiles ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, et multiplient les partenariats avec des plates-formes de VTC. BMW, Mercedes, Jaguar Land Rover ou encore Kia, sont ainsi présents. 27 000 VTC travaillent aujourd'hui dans tout le pays, dont 19 000 en Ile-de-France.