Brexit et pingouins malouins

Pour assurer la protection des pingouins sur les Malouines (Falklands), les britanniques bénéficiaient de subventions européennes ©Getty - The Washington Post
Pour assurer la protection des pingouins sur les Malouines (Falklands), les britanniques bénéficiaient de subventions européennes ©Getty - The Washington Post
Pour assurer la protection des pingouins sur les Malouines (Falklands), les britanniques bénéficiaient de subventions européennes ©Getty - The Washington Post
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Le Brexit finit de détruire la vie politique britannique, entre accusations, anathèmes et petits complots entre ennemis.

Le Brexit menacerait les pingouins ! C'est très sérieux et toute la presse britannique a relayé cette info : la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne met la vie et le bien-être d'un million de pingouins en danger. Explications !  

Au large de l'Argentine, le Royaume-Uni possède les Falklands, ou pour nous, les Malouines. Or, tous les ans, sur les rivages de cette archipel, viennent nicher des colonies de pingouins. Un bon million de pingouins donc. 

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Or, l'Union européenne verse des centaines de millions d'euros par an pour protéger et nourrir ces pingouins. Donc, plus de sous de Bruxelles, plus de pingouins !

Brexit et complots à la petite semaine 

Bien sûr qu'il y a autre chose à raconter ! Mais cette histoire est assez symptomatique de la folie voire de l'absurdité qui s'est emparée du Royaume-Uni depuis la rentrée. Aussi bien dans la presse que dans les milieux politiques.

Si la presse, à propos du Brexit, en est à compter les futurs hypothétiques pingouins mal nourris ou abandonnés à leur sort, c'est qu'il y a quelque chose de pourri au Royaume d'Elisabeth ! Prenez le Telegraph, par exemple, un journal furieusement Brexiter :  Il y a quelques jours un de ces éditos titrait : « L'Union européenne menace de détruire l'économie britannique, mais Bruxelles court à sa propre ruine ». Et je ne vous parle pas d'un torchon tabloïd, mais d'un des quotidiens les plus prestigieux du pays. 

Boris Johnson à la manoeuvre 

Ancien maire de Londres, la plus solide ambition du Royaume-Uni et Brexiter en chef. Boris Johnson qui a démissionné du gouvernement de Theresa May en juillet pour comploter librement et d'écrire des horreurs sur Bruxelles et la 1ère ministre. Pas plus tard que ce week-end, il a accusé Theresa May d'avoir « déjà hissé le drapeau blanc » de la défaite devant Bruxelles. Aussitôt Theresa May a fait savoir qu'elle était concentrée sur son unique but : un deal pour la Grande-Bretagne.

En clair, le Brexit est devenu une arme de destruction politique massive et pas seulement côté conservateur : Jeremy Corbyn, leader des travaillistes, était interviewé sur Channel4  il y a quelques jours : le journaliste lui a posé 5 fois la même question : " Pensez-vous que la Grande-Bretagne gagnera au change à sortir de l'Union européenne ?" Voilà ce que ce journaliste a obtenu de Jeremy Corbyn : 

"Une dernière fois, pensez-vous que nous y gagnerons ? J'ai répondu à votre question 5 fois ! Sans jamais répondre en fait ! J'ai répondu 5 fois et pour la 6e fois, la priorité des Travaillistes est de négocier un partenariat avec l'Union européenne qui protège nos emplois..."

Impossible donc d'obtenir une réponse claire et pour une bonne raison : les travaillistes sont aussi divisés que les Conservateurs sur le Brexit. L'idée générale c'est donc : laissons Theresa May s'épuiser, se planter et ensuite,  ce sera la curée ! C'est pitoyable à regarder ! 

L'équipe

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