Sans argent, le RN contraint de fermer un tiers de ses permanences

Alors que la présidente du RN fait sa rentrée à Châlons-en-Champagne, le parti a dû fermer le tiers de ses permanences et va réduire le nombre de ses salariés à cause de ses difficultés financières.

 Marine Le Pen fait sa rentrée ce vendredi dans les allées de la foire de Châlons- en-Champagne (Marne), alors que son parti est en pleine crise.
Marine Le Pen fait sa rentrée ce vendredi dans les allées de la foire de Châlons- en-Champagne (Marne), alors que son parti est en pleine crise. LP/Olivier Corsan

    Clap de fin sur les vacances de Marine Le Pen! La patronne du Rassemblement national (RN, ex FN), privée de son traditionnel meeting à Brachay (Haute-Marne) pour cause de ralliement du maire de cette petite commune à... Florian Philippot, fait sa rentrée ce vendredi dans les allées de la foire de Châlons-en-Champagne (Marne).

    Un retour sur le devant de la scène au goût contrasté pour le parti lepéniste. Certes, l'affaire Benalla a permis à l'ex-candidate à l'Élysée de retrouver des couleurs cet été, mais les difficultés financières du mouvement (avec la saisie des 2 millions d'euros de dotations publiques en juillet par la justice) viennent assombrir son horizon.

    Et les effets concrets de cette nouvelle donne commencent à se faire sentir. Notamment dans les régions. Selon nos informations, le RN a été contraint de fermer un tiers de ses cent permanences électorales dans ses fédérations, notamment dans les Vosges, en Picardie, mais aussi en Bretagne, dans l'Est et dans le sud de la France.

    Une vingtaine de salariés sur la sellette

    « Jusqu'à présent, le siège prenait en charge 40 % du montant du loyer des permanences. Là, il n'est plus en mesure de le faire », soupire un cadre du parti. «Certaines permanences ferment, d'autres, comme à Nice, déménagent pour des locaux plus petits », abonde Jean-Lin La Capelle, le délégué national aux ressources, en refusant toutefois de communiquer un chiffre de fermetures...

    Et le RN va devoir se serrer encore plus la ceinture. Non seulement ses actions politiques sont au point mort ou presque, mais le parti va devoir procéder prochainement à un vaste plan social. « Nos dépenses de personnel se montent à 3 millions d'euros chaque année, il va falloir les réduire au maximum », détaille un proche de Marine Le Pen.

    La moitié des cinquante salariés du parti seraient ainsi sur la sellette... Même si, pour l'heure, le parti - qui attend de toucher une nouvelle dotation de l'État en novembre - n'a pas (encore) les moyens pour financer ce plan de départ.