WASHINGTON (Reuters) - Le gouvernement américain a dit jeudi souhaiter se soustraire à l'autorité d'un texte qui encadre les conditions de mise en détention des migrants mineurs et a proposé de nouvelles règles qui permettront que ces enfants soient détenus le temps que dureront les procédures qui les visent.
L'administration Trump cherche à en finir avec le "Flores Settlement Agreement", un accord qui date de 1997 et dont l'interprétation a conduit à limiter à 20 jours maximum la durée de détention de ces mineurs tout en énonçant strictement les conditions dans lesquelles les autorités peuvent réclamer cet enfermement.
Les migrants et les organisations qui les soutiennent devraient toutefois s'employer à empêcher le gouvernement de mener ce projet à bien en exigeant notamment que les installations dévolues à l'enfermement des mineurs obtiennent l'agrément exprès d'une autorité publique.
Pour l'administration Trump, il convient de combler les lacunes du Flores Settlement Agreement qui contribuent selon elle à attirer les migrants en obligeant les autorités à libérer des migrants alors que l'examen de leur demande de régularisation n'a pas été achevé.
Elle défend ses propositions en expliquant qu'elles permettront à "tous les mineurs confiés à la garde du gouvernement d'être traités dignement, respectueusement et en gardant leur vulnérabilité à l'esprit".
Ce projet intervient après que le gouvernement a été contraint sous la pression d'édulcorer sa politique de "tolérance zéro" à la frontière et qui avait conduit à la séparation de milliers d'enfants et de leurs parents. Des centaines d'entre eux restent toutefois encore séparés puisque leurs parents ont été expulsés sans eux.
Le système que défend le gouvernement doit permettre d'instaurer un nouveau système d'agrément fédéral afin de permettre que parents et enfants soient détenus ensemble dans des infrastructures qui n'ont pas été autorisées à accueillir de mineurs.
Nancy Pelosi, chef de file de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, a immédiatement dénoncé une "attaque inhumaine contre les familles et les enfants".
"C'est une mauvaise décision avec laquelle je suis en désaccord complet", a-t-elle dit.
Le président républicain de la Chambre, Paul Ryan, a de son côté dit ignorer les détails du projet gouvernemental tout en assurant que l'intention de la présidence étaient de ne pas séparer les familles.
(Yeganeh Torbati, avec Lisa Lambert et Susan Cornwell, Nicolas Delame pour le service français)