Partager
Géologie

Réchauffement climatique : des tsunamis géants provoqués par la fonte des glaces

Le réchauffement climatique pourrait favoriser les tsunamis dans certaines régions de glaciers à la faveur de glissements de terrain provoqués par la fonte des glaces.

1 réaction
Le glacier Bear du parc national de Kenai Fjords, le 1er septembre 2015 à Seward, en Alaska

Un des plus gros tsunamis jamais recensés a eu lieu en 2015 dans un fjord de l'Alaska.

AFP/Archives - MANDEL NGAN

VAGUE. En 2015, un éboulement massif généré par le recul du glacier Tyndall avait généré un tsunami de près de 200 mètres dans un fjord de l'Alaska. L’événement n'a pas fait de victime, pas plus les gros titres de la presse. Il s'agit pourtant d'un des plus gros tsunamis jamais recensés. "Les glaciers, en reculant, modifient leur environnement de manière spectaculaire. Dans le cas du fjord de Taan, ce fut un tsunami majeur", explique Dan Shugar, de l'Université de Washington Tacoma, co-auteur de l'étude publiée jeudi 6 septembre 2018 dans Scientific Reports.

A l'origine de cette vague hors norme, "un gigantesque glissement de terrain au-dessus du glacier, qui était en net recul depuis la fin du 20e siècle", explique le chercheur. La glace soutient et limite à la fois les pentes : quand elle fond, le socle rocheux apparaît, vulnérable, soumis à une plus forte probabilité d'éboulement et de glissements de terrain. "Il nous faut mieux comprendre les risques posés par ces fortes pentes", ajoute le scientifique, dont l'étude veut servir de référence pour la modélisation des risques.

Minimiser les risques

La plupart des travaux récents se sont intéressés aux tsunamis générés par les séismes. Mais les connaissances manquent sur ceux liés aux glissements de terrain, relativement rares. "C'est la première fois que des scientifiques ont pu étudier ce type de tsunami du début à la fin", relève un autre co-auteur, Bretwood Higman, de Ground Truth Trekking. Jusqu'ici, le cas de référence était celui de Lituya Bay, également en Alaska, qui s'était produit en 1958.

Cette fois-ci, des images satellitaires ont montré comment, avant l'éboulement, le sol s'était fissuré et avait glissé à la faveur de la fonte du glacier. Les chercheurs ont aussi pu analyser les traces sédimentaires laissées par le tsunami. "Nous avons pu cartographier en détail les dépôts laissés par l'événement, ce qui permettra de mieux reconstituer où et quand des événements similaires se sont produits, pour nous permettre de mieux cerner le risque", explique Dan Shugar. La roche du fjord Taan montrait des signes d'instabilité depuis près de 20 ans, avec la perte visible de pans de glace. "La surveillance du mouvement des pentes des montagnes dans le monde serait un défi technique mais aussi une avancée qui nous permettrait de minimiser le risque", soulignent aussi les auteurs.

1 réaction 1 réaction
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications