Ce jeune Parisien est à l’origine de l’incroyable mobilisation «pour le climat»

L’idée qu’il a lancée sur Facebook a rencontré un engouement inédit. Plus de 20 000 personnes se sont inscrites pour participer à la «marche pour le climat», ce samedi après-midi.

    Combien seront-ils, combien serez-vous, ce samedi après-midi à rallier la place de la République depuis l'Hôtel de Ville, les pieds sur terre et la conviction chevillée au corps « qu'il y a des choses à faire » pour la préserver, cette terre malmenée ?

    « Je commence à y croire, pas moins de 20 000 », ose à mi-voix Maxime Lelong. Un anonyme parisien de 27 ans, devenu leader presque malgré lui d'une prometteuse mobilisation citoyenne pour la défense de la planète.

    Lorsqu'il a lancé cette idée de Marche pour le climat, il y a 10 jours sur le réseau social, Maxime Lelong n'imaginait pas que son appel ferait autant boule de neige. Sonné par la démission soudaine de Nicolas Hulot du Ministère de la transition énergétique, annoncée sans filet à l'occasion d'une interview empreinte de désillusion sur France Inter, Maxime y avait « clairement senti un appel explicite de sa part au peuple français. Comme des milliers de gens, j'étais choqué par cette décision de qui ne semblait pas préméditée, et surtout par ses raisons ». Manque « d'union nationale », absence de « société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité »… Ce mardi 28 août en raccrochant les gants, Hulot était la solitude faite homme. Le dépit incarné.

    « J'ai cherché ce qui se faisait en matière de mobilisation pour le climat mais je n'ai trouvé aucun événement, raconte Maxime, alors je me suis lancé ». Des centaines, des milliers de clics plus tard, à la veille de la marche, plus de 25 000 personnes s'étaient inscrites et 110 000 autres se signalaient « intéressées » par cet événement qui n'en était pas un, et l'est devenu grâce à la toile. « Je suis de la génération née avec les réseaux sociaux, je sais qu'une mobilisation peut émerger comme cela grâce à eux, raconte-t-il. C'est une cause noble et je pensais bien que cela avait une chance de marcher, mais je n'avais pas prévu qu'autant de monde et d'associations me contacteraient pour y participer ! » s'étonne presque ce jeune entrepreneur. Initialement prévue le 2 septembre, sa « marche citoyenne pour le climat » se cale finalement avec la symbolique Journée mondiale d'action pour le climat.

    «Changer les choses»

    Pour ce futur papa, qui jusqu'alors n'avait jamais manifesté pour quoi que ce soit, « s'il y a une cause à défendre dans la rue, c'est bien notre planète. Je pense à mon fils, à l'avenir, au monde que je lui laisserai, à l'espèce humaine… On voit des échéances, ce serait dommage de ne rien faire. C'est le moment de créer un vrai dialogue entre les associations et nos dirigeants, elles ont des mesures concrètes à proposer mais il faut une volonté politique », estime le citoyen Maxime, farouchement démarqué de tout mouvement politique, syndical ou même associatif. Ni logos, ni banderoles partisanes, « les organisations qui nous soutiennent sont bienvenues mais derrière, ensemble mais dissociés », prévient-il.

    Une soixante d'associations ont d'ores et déjà annoncé leur soutien à la « mobilisation citoyenne » entamée par Maxime, l'engouement de la toile gagne les politiques, mais seule la détermination de « changer les choses » mènera le cortège. « Si ça fonctionne, c'est parce que c'est une initiative citoyenne, insiste le jeune homme. Aucun mouvement ne doit tirer la couverture à lui ».

    La préfecture de police a donné son feu vert et validé le trajet : après le rassemblement à 14 heures sur la place de l'Hôtel de Ville (IVe), le cortège empruntera l'avenue Victoria, le boulevard de Sébastopol et le boulevard Saint-Martin (IIIe) jusqu'à la République.

    Paris : il est à l'origine de la « Marche pour le climat »