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Plus de 45 pays réaffirment leur volonté d’éradiquer la Peste des petits ruminants (FAO)

Un programme de vaccination contre la peste des petits ruminants à Samburu, au Kenya, en septembre 2017.
Photo FAO/Luis Tato
Un programme de vaccination contre la peste des petits ruminants à Samburu, au Kenya, en septembre 2017.

Plus de 45 pays réaffirment leur volonté d’éradiquer la Peste des petits ruminants (FAO)

Santé

Plus de 45 pays ont vendredi réitéré leur engagement en faveur de l'éradication mondiale de la Peste des petits ruminants (PPR) d'ici 2030, une maladie hautement contagieuse responsable de la mort de millions d'ovins et de caprins chaque année, lors d’une conférence organisée par la FAO et l’OIE.

Près de 270 participants, dont des ministres issus de pays infectés ou menacés par la PPR, ainsi que des représentants de haut-niveau des partenaires ressources, de la société civile et d'organisations non gouvernementales, ont assisté à cette Conférence qui se déroulait sur une journée à Bruxelles.

Dans une déclaration ministérielle, les participants ont insisté sur le fait que la PPR « menaçait directement les moyens d'existence des personnes les plus pauvres dans leurs pays, provoquant également des pertes importantes au sein de leurs économies » et ont souligné que la maladie était à l'origine de plus de 2,1 milliards de dollars de pertes économiques chaque année.

« Les petits ruminants constituent la première ressource de près de 300 millions de pauvres familles rurales dans les pays émergents et en développement. Si nous ne luttons pas contre la propagation de la PPR, la maladie contribuera à aggraver la pauvreté, la faim et d'autres formes de malnutrition », a déclaré José Graziano da Silva, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

La Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le Dr. Monique Eloit, a rappelé pour sa part que « les connaissances et les moyens techniques sont disponibles ». « Les ressources et l'engagement de longue durée des pays seront fondamentaux afin de les rendre accessibles et de changer les vies des populations les plus défavorisées. Renforcer les services vétérinaires nationaux sera également essentiel afin de mener à bien cet objectif commun », a-t-elle ajouté.

L’éradication est possible

Les participants à la Conférence ont insisté sur le fait que la lutte contre la PPR et son éradication pourront être possible grâce à l'implication des autorités nationales et à des investissements à l'échelle nationale. Il sera également nécessaire que les partenaires ressources apportent leur soutien en vue de renforcer les capacités des institutions nationales, régionales et sous régionales et de mettre en place une approche harmonisée, coordonnée et durable, indispensable afin d'éradiquer la maladie.

Ces derniers ont également souligné le fait que lutter contre la PPR et l'éradiquer impliquait de lutter contre la pauvreté rurale, de garantir la sécurité alimentaire et la nutrition et de renforcer la résilience et les économies nationales, tout en contribuant à la réalisation des Objectifs de développement durable.

La Stratégie mondiale de lutte et d'éradication de la PPR a été adoptée en 2015, lors de la Conférence d'Abidjan organisée par la FAO et l'OIE. A travers le Programme mondial d'éradication de la PPR 2017-2021, les pays ont formulé des plans stratégiques nationaux qui détaillent les différentes étapes à suivre afin d'évaluer, de lutter contre le virus de la PPR et de l'éradiquer.

A la conférence de Bruxelles, les pays ont appelé les partenaires ressources et la communauté du développement à combler le déficit financier de 340 millions de dollars de ce Programme mondial d'éradication de la PPR.

Après avoir été détectée pour la première fois en Côte d'Ivoire en 1942, la maladie s'est propagée à plus de 70 pays en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient et en Asie et a atteint de nouvelles régions ces dernières années. En décembre 2016, la première épidémie signalée chez les ovins et caprins, avec notamment un débordement de la maladie chez les antilopes sauvages, a été observée en Mongolie avant d'atteindre l'Union européenne en juin 2018, avec le tout premier cas signalé en Bulgarie.

Alors que la maladie est particulièrement fatale pour les petits ruminants - tuant jusqu'à 90% des animaux infectés - elle est facilement évitable grâce à l'aide de vaccins abordables qui peuvent être administrés à faible coût.