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L’Égypte pharaonique maîtrisait la chimie de synthèse

Du plomb, de l’air et du vinaigre : tels étaient les ingrédients combinés par les Égyptiens pour fabriquer leurs onguents. Un art cosmétique confirmé par la datation de fards au carbone 14.

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Le khôl, utilisé par les anciens Égyptiens pour maquiller les yeux, contient du carbonate de plomb.

Le khôl, utilisé par les anciens Égyptiens pour maquiller les yeux, contient du carbonate de plomb.

AKG IMAGES

Pour fabriquer leur maquillage, les Égyptiens avaient bien recours à des méthodes de chimie de synthèse, c’est-à-dire à la transformation de substances chimiques afin d’obtenir un composé final. Telle est la conclusion du travail de Lucile Beck, du laboratoire de mesure du carbone 14 (CEA/ CNRS/IRD/IRSN/ministère de la Culture), et ses collaborateurs, publié dans Communications Chemistry du 28 juin. À la base de ce résultat, la première datation au carbone 14 du carbonate de plomb (PbCO3) recelé par des onguents contenus dans des pots à fard d’époque pharaonique. Jamais encore le taux de carbone 14 n’avait été déterminé dans ce composé, dont il existe au moins deux formes - la cérusite et la phosgénite. Il a pourtant été très utilisé de l’Antiquité au début du XXe siècle, époque où il a été interdit à cause de sa toxicité.

Le 14C permet de dater la préparation

Comment la présence de carbone 14 dans le carbonate de plomb peut-elle indiquer que l’onguent était préparé selon des méthodes de chimie de synthèse ? Parce qu’une poudre uniquement minérale n’en comporte pas. En effet, le 14C est produit dans la haute atmosphère, et incorporé dans les organismes vivants grâce aux échanges gazeux qui caractérisent la vie. "Ces produits cosmétiques étaient fabriqués à partir de plomb métallique exposé à l’air et corrodé grâce à du vinaigre, raconte Lucile Beck. C’est dans ce vinaigre que l’on retrouve des micro-organismes qui ont dû fixer du carbone 14 présent dans l’atmosphère. Cela suppose tout un procédé de synthèse bien maîtrisé. Les travaux de Philippe Walter, du Laboratoire d’archéologie moléculaire et structurale (LAMS, UMPC-CNRS-Sorbonne Université), le soupçonnaient déjà. La présence du carbone 14 en apporte une preuve."

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