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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Paris néglige le risque d’une grande inondation désastreuse
par Marc Laimé, 11 septembre 2018

La Métropole du Grand Paris vient de signer le 22 juin dernier avec l’EPTB Seine Grands Lacs une convention aux termes de laquelle la MGP va investir… 5 millions d’euros pour financer la préfiguration d’un “casier pilote” sur le site de La Bassée en Seine-et-Marne. Or il faudrait investir 500 millions d’euros pour conduire à bien ce projet censé diminuer de moins de dix centimètres la hauteur d’eau en cas de grande inondation à Paris. La catastrophe annoncée aura dès lors inévitablement lieu, puisque les autorités tergiversent et procrastinent, toujours, comme elles le font depuis vingt ans…

Depuis les alertes de 2016 et 2018, on aurait pu penser que les mises en garde de l’OCDE, confortées par les enseignements de l’exercice Sequana auraient produit quelques effets.

Il n’en est rien, en dépit d’une propagande éhontée qui voudrait nous laisser accroire que la prise de conscience est désormais réelle et que la situation serait sous contrôle.

La situation est pourtant désormais parfaitement connue. Les quatre grands barrages-réservoirs édifiés successivement depuis l’après-guerre très en amont de Paris dans l’est de la France peuvent stocker moins d’un milliard de m3 d’eau, et on commence à les remplir l’hiver, non pas pour protéger Paris d’une inondation du type “1910”, mais pour assurer l’étiage de la Seine l’été, c’est-à-dire relâcher les volumes d’eau nécessaires pour l’alimentation de la région parisienne en eau potable, l’énergie (le refroidissement des centrales nucléaires), l’irrigation agricole ou encore le transport fluvial, qui alimente toute l’agglomération parisienne en granulats, matière première indispensable dans la construction.

Du coup chaque printemps les quatre lacs réservoirs sont déjà pleins. Si un évènement climatique exceptionnel survient, comme ce fut le cas en 2016 et 2018, il peut précipiter jusqu’à quelques milliards de m3 d’eau supplémentaires dans la Seine, l’Aube et la Marne, un flux gigantesque qui va inévitablement submerger la région parisienne.

Bien sur, on continue aussi de plus belle à bétonner, artificialiser les sols et construire en zone inondable.

Il ne s’agit donc plus de savoir si, mais quand, l’inondation catastrophe surviendra.

Pour tenter d’en limiter les effets, le projet de La Bassée est dans les cartons depuis vingt ans. Il s’agit de créer un gigantesque champ d’expansion de la crue dans le sud de la Seine et Marne, entre l’Yonne et la Seine, en édifiant des “casiers”, dans lesquels on déverserait par pompage dans la Seine jusqu’à une centaine de millions de m3 d’eau, ce qui pourrait réduire d’un peu moins de dix centimètres la hauteur d’eau à Paris, dans l’hypothèse de la survenue d’une nouvelle inondation “centennale”. Très insuffisant, mais ce serait déjà cela.

Au vu des sérieuses alertes de 2016-2018, au vu des prévisions aussi réalistes que catastrophiques de l’OCDE, des dégâts évalués à des dizaines de milliards d’euros, des centaines de milliers de personnes évacuées pendant des mois, l’activité économique de la région parisienne qui représente 30% du PIB français anéantie pendant un an ou deux, ce projet devrait donc revêtir un caractère d’urgence absolue.

Rappelons que l’an prochain "les entreprises", dans la suite du CICE vont bénéficier de 40 milliards d’euros de dégrèvement de charges... (Un pognon de dingue).

A côté les 500 millions d’euros de La Bassée, c’est de la roupie de sansonnet, comme dirait Jupiter.

Paris bientôt submergé, et on continue de regarder ailleurs.

Un exemple achevé de court termisme aveugle, obtus, obstiné, qui nous conduit droit au désastre.

Et ici nul besoin de lobbies agissant dans l’ombre.

Aveuglement, incompétence, formatage, décervelage...

Nul ne pourra dire “On ne savait pas”…

Ajouter que ce sont les contribuables franciliens, à travers l’instauration de “l’aquataxe” Gemapi par la Métropole du Grand Paris qui vont passer à la caisse, et non pas les aménageurs et acteurs économiques de tout poil, dont les activités sont pourtant au fondement du problème.

Et rappelons que la ville de Paris détient 60% des sièges au CA des Grands Lacs de Seine...

Convention MGP-Grands Lacs casier-pilote de La Bassée, 22 juin 2018.

Lire aussi :

 Inondation : les somnambules

http://www.eauxglacees.com/spip.php?page=imprimer&id_article=1741

Les eaux glacées du calcul égoïste, 7 juin 2016.

 Pari gagné, Paris baigné, mais Paris inondé, puis Paris asséché !

http://www.eauxglacees.com/Pari-gagne-Paris-baigne-mais-Paris

Les eaux glacées du calcul égoïste, 10 mai 2018.

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commentaires

1 Paris néglige le risque d’une grande inondation désastreuse

Il me semble que l’efficacité des casiers (caractère opérationnel) de la Bassée n’est pas rigoureusement prouvée, d’où l’idée de commencer par un casier pilote. On parle quand même d’un demi-milliard d’euros de travaux au final... Sans compter la maintenance en conditions opérationnelles, pour éviter de se retrouver comme avec la Vanne de Saint-Maur.

poste par PHB - 2018-10-5@11:03 - repondre message
2 Paris néglige le risque d’une grande inondation désastreuse

Nous en sommes d’accord, le problème n’est pas là, mais dans l’invraisemblable retard à prendre la mesure des enjeux, ce qui rend l’hypothèse de la crue centennale hautement vraisemblable, avec les dégâts y afférents. Et pendant ce temps là rien n’est fait pour stopper réellement l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols...

poste par Marc Laimé - 2018-10-5@11:11 - repondre message
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