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Climat : « Nous devons rompre avec la paralysie », exhorte Antonio Guterres

Le secrétaire général de l’ONU estime que des conséquences « désastreuses » seront à déplorer en cas d’inaction dans les deux années qui viennent.

Par  (New York, Nations unies, correspondante)

Publié le 10 septembre 2018 à 22h51, modifié le 11 septembre 2018 à 12h24

Temps de Lecture 3 min.

Sur le lac asséché Poopo en Bolivie.

Trois ans après sa signature, l’accord de Paris sur le climat est fragilisé par « la paralysie », « le manque d’ambition » et l’incurie des gouvernements, a dénoncé, lundi 10 septembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Le patron des Nations unies appelé à faire pression sur les Etats signataires pour revoir leurs engagements à la hausse. « Il est impératif que la société civile – jeunes, groupes de femmes, secteur privé, communautés religieuses, scientifiques et mouvements écologiques dans le monde – demande des comptes à leurs dirigeants. » Depuis des décennies, « les scientifiques nous ont alertés encore et encore ». Mais « beaucoup trop de dirigeants ont refusé de les écouter ».

Le discours du secrétaire général intervient alors qu’un grand sommet mondial pour l’action climatique doit s’ouvrir mercredi 12 septembre à San Francisco, pour trois jours, à l’initiative du gouverneur de l’Etat Jerry Brown. Il devrait réunir des milliers d’élus, de maires, d’ONG et d’entreprises désireux de montrer que les acteurs non étatiques peuvent jouer un rôle pour combler les lacunes des états en matière de politiques environnementales.

Lors de la conférence climat (COP21), organisée en décembre 2015, 193 Etats avaient scellé un accord présenté comme historique, dans l’espoir de limiter la hausse des températures « nettement en dessous de deux degrés » par rapport aux niveaux préindustriels. Mais selon le directeur de l’Organisation météorologique mondiale, les températures devraient plutôt augmenter de trois degrés d’ici 2100 faute d’avoir tenu les engagements pris en termes de réduction des gaz à effet de serre.

« Nous sommes à un moment décisif, a plaidé M. Guterres. Si nous ne changeons pas de trajectoire d’ici 2020, nous risquons de rater le moment où nous pouvons encore éviter un changement climatique incontrôlable, avec des conséquences désastreuses pour les individus et tous les systèmes naturels qui nous soutiennent. »

Une étude des Nations unies a révélé que les objectifs décidés à Paris étaient « le strict minimum pour éviter les pires impacts du changement climatique ». Mais les engagements pris ne représentent « qu’un tiers de ce qui est nécessaire » pour lutter efficacement a souligné M. Guterres.

« Manque de leadership et d’ambition »

« Le temps est venu pour nos dirigeants de montrer qu’ils se soucient des personnes dont ils ont le destin entre leurs mains, a lancé M. Guterres, détaillant les opportunités liées à la transition vers une économie verte. 26 000 milliards de dollars de bénéfices pourraient être réalisés (…) et 24 millions d’emplois créés d’ici 2030. »

En l‘état actuel, la hausse des températures pourrait provoquer une baisse de productivité de 2 000 milliards de dollars d’ici 15 ans. Si des progrès ont été réalisés vers une économie décarbonée, 85 % de ce qui est produit repose toujours sur les énergies fossiles. « Ce qui nous manque encore, même après l’accord de Paris, c’est le leadership et l’ambition de faire ce qu’il faut », estime M. Guterres.

Réunis début septembre à Bangkok pour une semaine de négociations sur le climat, les Etats membres ont été incapables de s’entendre sur un mécanisme de financement pour aider les pays les plus pauvres à s’adapter à cette nouvelle donne climatique. « C’est un mauvais signal, s’alarme Achim Steiner, directeur du PNUD qui vient en aide aux pays en voie de développement. Le changement climatique avance plus vite que nous. Il ne faut pas qu’on laisse cette fenêtre d’opportunités se refermer. »

La communauté internationale aura l’occasion dès le mois de décembre – où elle se réunira à Katowice (Pologne) pour la COP24 – de montrer le sérieux de son engagement. Les pays développés – qui sont aussi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre – seront sous pression pour accélérer la réduction de leurs émissions. Signe toutefois que les ambitions sont limitées, M. Guterres a prévenu que ce rendez-vous ne devait pas devenir « un nouveau Copenhague », en référence au sommet de 2009 dans la capitale danoise qui s’était terminé sur un échec retentissant.

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