La réforme de l’islam de France, souhaitée par Emmanuel Macron et prévue à l’origine pour le premier semestre 2018, a fait un pas en avant dimanche 9 septembre, avec la publication d’un rapport de l’Institut Montaigne sur le sujet. Créer une Association musulmane pour l’islam de France, mettre en place l’équivalent d’une “taxe halal”, renforcer l’enseignement de l’arabe à l’école : les propositions du groupe de réflexion sont désormais sur la table du président français.

L’Institut Montaigne préconise également “un contrôle rigoureux des flux financiers liés à l’islam”, souligne El-Watan, qui précise que “les principaux donateurs du culte musulman en France sont l’Algérie, le Maroc, la Turquie et l’Arabie Saoudite”. Le journal algérien s’étonne de voir Riyad dans cette liste : “On comprend les trois autres pays cités parce qu’ils ont une importante communauté vivant et travaillant dans l’Hexagone.”

Les musulmans de France manipulés par les islamistes

Pour le quotidien d’Alger, c’est le wahhabisme saoudien qui a “inoculé le venin islamiste, au sein de la jeunesse maghrébine particulièrement”, avec l’aide de son ancien allié, le Qatar, “qui a cherché à séduire cette même jeunesse en investissant dans les banlieues” :

“Les musulmans, manipulés sans le savoir, se sont mis à faire la prière, y compris sur les trottoirs parisiens, heurtant la sensibilité d’un pays marqué par la laïcité et [opposé aux] signes religieux ostentatoires. Et le pire était à venir. Des islamistes se sont mis à faire la guerre au peuple français, après l’avoir faite au peuple algérien.”

El-Watan estime qu’une “reprise en main” s’impose en France, “d’autant que l’extrême droite a déclaré la guerre à l’islam”. Le journal met en avant l’échec de Nicolas Sarkozy dans sa tentative de réformer l’organisation de cette religion dans l’Hexagone, notamment parce qu’il avait minimisé le rôle de la mosquée de Paris et qu’il “n’aimait pas les Algériens”.

Désormais, la première chose à faire, pointe le quotidien algérien, est de s’attaquer aux sources de financement. “On sait que Macron est un homme déterminé, avance El-Watan. Et seule la détermination arrivera à bout d’un phénomène qui veut brûler la planète.”