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Espérance de vie, mortalité… Le bilan de santé des Européens

Mathilde Ragot
Si l'espérance de vie des Européens augmente, l'Organisation mondiale de la Santé reste préoccupée par les fortes inégalités entre les pays en termes de couverture sanitaire. Les chiffres du tabagisme, de l'alcool, de l'obésité ou des cancers conduisent quant à eux à des conclusions hétérogènes.
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dévoile ce mercredi son « Rapport sur la santé en Europe », publié tous les trois ans. Cinquante-trois pays du Portugal à la Russie en passant par le Tadjikistan ont été étudiés, et le bilan est partagé. Si les Européens vivent désormais plus longtemps et en meilleure santé, le tabagisme, l’alcool et l’obésité restent préoccupants. Le nombre de cancers continue de progresser, mais la mortalité liée à la maladie est en baisse. La couverture sanitaire reste quant à elle à améliorer, estime l’OMS.

Entre espérance de vie et addictions

En moyenne, les Européens vivraient 77,9 ans en moyenne, soit un an de plus en 2015 qu’en 2010. L’espérance de vie serait de 74,6 ans pour les hommes, contre 81,2 ans pour les femmes. La mortalité globale aurait également chuté de 25 % en 15 ans. Le nombre de morts prématurées a atteint une moyenne de 2 % de réduction par an, grâce à l’orientation des politiques de santé des pays vers le traitement des maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires. Des améliorations que l’OMS juge encourageantes.

Mais le tabagisme, l’alcool et l’obésité restent dans son viseur. La consommation d’alcool des Européens est la plus élevée du monde, avec entre 1,1 à 15,2 litres par an et par personne. L’Europe possède également le taux de tabagisme le plus important chez les adultes de plus de 15 ans. L’obésité, quant à elle, est en constante progression : +2,5 % entre 2010 et 2016.

Plus de cancers, mais moins mortels

Concernant les cancers, en Europe, 2,4 % de la population en était atteinte en 2014. C’est deux fois plus qu’en 2000. Mais selon les pays concernés, les disparités sont fortes. Dans les pays nordiques, la prévalence est de 5 %, tandis qu’elle descend à 1,8 % dans les pays de la Communauté des États indépendants (CEI), issus de l’ancien ex-URSS. Est-ce à dire qu’on est plus atteint de cancer en Suède qu’en Russie ? Pas vraiment puisqu’en fait, ces chiffres révèlent surtout un meilleur diagnostic dans les pays nordiques. En effet, Suède, Norvège, Finlande, Danemark ou Islande auraient en réalité des programmes de dépistage plus efficaces, selon Claudia Stein, directrice de l’information et de la recherche à l’OMS citée par l’AFP : « Ils identifient certains type de cancers bien avant l’apparition de symptômes, ce qui bien sûr favorise leur traitement mais gonfle les chiffres ».

Des différences sont également à constater selon le type de cancer. L’incidence du cancer du sein est en hausse, mais il est désormais mieux soigné. Si le nombre de nouveaux cas de cancers du col de l’utérus diminue dans l’Union européenne (UE), il augmente dans la CEI. La mortalité liée à la maladie y est en outre deux fois plus importante. Enfin, l’incidence des cancers de la trachée, des bronches et des poumons connaît une évolution disparate. Elle a par exemple augmenté de presque 50 % en France entre 2000 et 2015. Dans le reste de l’UE, l’augmentation est de 11 %.

La mortalité liée à ces cancers a cependant diminué depuis 2000, avec -13 %. En France, elle reste pourtant stable avec -2 %.

Des inégalités « immenses en Europe »

Malgré quelques chiffres positifs, il reste « beaucoup à faire » en termes de couverture sanitaire selon l’OMS. Les inégalités d’accès à des soins abordables financièrement sont « immenses en Europe », juge-t-elle. Les frais de santé restent minimes en Europe de l’Ouest comparé aux pays de la CEI. Sur l’ensemble de la région, les dépenses totales de santé atteignent 8,2 % du PIB en 2014. Mais ce chiffre cache des réalités diverses. En Russie, le chiffre s’établit à 7,1 %. En Suède, 11,9 %.

La répartition des dépenses entre public et privé éclaire aussi sur les politiques de santé des différents pays. Au Tadjikistan, l’État assure seulement 28,88 % des dépenses de santé. En France, il en couvre 78,2 %. En Suède, 84 %. « Ce que nous souhaitons, c’est que les populations ne soient pas confrontées à des difficultés financières pour accéder aux services de santé dont elles ont besoin », explique Claudia Stein, cette fois-ci dans les colonnes du Figaro.

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