Selon les organisations humanitaires, plus aucun navire d’ONG ne patrouille en Méditerranée depuis le 26 août, a alerté mercredi 12 septembre le Guardian. « C’est la plus longue période d’absence des navires de sauvetage depuis le début de leur action, à la fin de 2015 », relève le quotidien britannique.
En cause, les politiques antimigrants de Malte et de l’Italie, qui se traduisent pour les ONG par la fermeture des ports, et partant, par l’impossibilité de débarquer les personnes repêchées alors qu’elles tentent de gagner l’Europe depuis la Libye.
Parmi les dix navires d’ONG qui patrouillent habituellement, plusieurs ont dû quitter la zone faute de pouvoir accoster quelque part ou d’obtenir l’autorisation de débarquer les émigrants secourus. Trois sont bloqués dans le port maltais de La Valette en raison de problèmes d’immatriculation ; l’un est retenu en Sicile, à Catane.
L’Aquarius, le navire français de Médecins sans frontières et de SOS Méditerranée, devrait quitter l’Hexagone dans les jours prochains, après avoir rejoint Marseille pour clarifier sa situation administrative, mais les ONG préviennent qu’il ne pourra pas assurer une présence constante en Méditerranée.
Les gardes-côtes libyens, seuls intervenants
En leur absence, ce sont les gardes-côtes libyens qui se retrouvent les seuls sauveteurs au large des côtes de leur pays, en vertu d’un accord – largement décrié – avec l’Union européenne. La dernière fois que cette situation s’est produite – entre le 28 juin et le 8 juillet –, 300 migrants sont morts noyés, rappelle le Guardian.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, 63 142 migrants ont traversé la Méditerranée cette année pour rejoindre l’Europe, soit environ deux fois moins qu’à la même période de 2017 ; au moins 1 500 personnes ont péri.
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