Même sans diplôme ni expérience, un emploi vous attend peut-être à l’aéroport de Roissy

L’association Planèt’Airport organise régulièrement des réunions pour informer les demandeurs d’emploi sur les possibilités d’exercer les métiers du secteur aéroportuaire, dont les besoins sont en augmentation.

 Roissy-en-France. Le métier d’agent de sûreté fait partie de ceux qui sont le plus demandés à l’aéroport.
Roissy-en-France. Le métier d’agent de sûreté fait partie de ceux qui sont le plus demandés à l’aéroport. DR

    Ils sont environ 70 à être venus ce jeudi matin à l'auditorium de la Maison de l'environnement de l'aéroport de Roissy. Beaucoup ont fait un effort de présentation, choisi une tenue qui reflète leur sérieux. Bien qu'ils ne soient pas là pour passer un entretien, tous sont ici pour tenter d'obtenir un emploi sur la plate-forme aéroportuaire, dont les besoins sont en hausse. La réunion est organisée par Planèt'Airport, une association qui œuvre pour l'insertion professionnelle des riverains de l'aéroport. Cette activité est assurée environ une fois par mois par Aérocompétence, un groupement de cinq organismes de formation.

    La présentation porte sur 14 métiers représentés à Roissy, mais environ la moitié de la salle est là pour se renseigner sur celui d' agent de sûreté aéroportuaire. C'est le cas de Samir, 30 ans, originaire Perpignan (Pyrénées-Orientales), venu à Paris chercher du travail. « C'est Pôle emploi qui m'a dit qu'il y avait du boulot ici, indique-t-il. A Perpignan, il n'y a rien, à part dans le bâtiment. » Il a exercé plusieurs métiers en intérim, comme manœuvre sur des chantiers et agent de sécurité sur un camping l'été. Naïla, 20 ans, venue de Soisy-sous-Montmorency, est là pour la même raison. « J'ai fait une formation de six semaines là-dessus et ça m'a beaucoup plu », précise-t-elle. La jeune femme aussi a connu des emplois variés avant ça : animation, vente, coiffure, secrétariat, accueil…

    Beaucoup de métiers proposés, la sûreté prisée

    C'est à Melody Devil, chargée de recrutement pour Camas formation, que revient la charge d'animer la réunion. Agent de restauration, gouvernant en hôtellerie, réceptionniste, employé d'étage, agent de propreté, magasinier … Elle détaille pour chacun les qualités requises, les contraintes, le nombre d'heures de formation. Peu de réactions dans la salle, jusqu'au moment d'aborder la formation d'agent de sûreté, globalement mieux payé (1 800 à 2 000 € nets par mois, avec les primes soirs et week-ends). « Est-ce qu'il y a des gens intéressés? » interroge-t-elle. Une forêt de bras se lève.

    « On est sur un poste en pleine expansion, c'est un métier qui n'est pas près de disparaître », ajoute-t-elle. Condition essentielle pour y accéder : une moralité irréprochable. « Ça veut dire que vous n'avez jamais fait de garde à vue et que vous payez vos impôts », résume Melody Devil. Ce propos suscite une volée de questions. « Ça veut dire que si dans sa jeunesse on a fait des bêtises, et que dix ans plus tard, on est rentré dans le droit chemin, on ne pourra pas faire ce métier ? », demande une jeune femme. « C'est ça », lui répond l'animatrice.

    Mieux vaut également soigner ses fréquentations, car les différentes enquêtes auxquelles est soumis le candidat portent aussi sur l'entourage. « Si vous avez un membre de votre famille qui a fait de la prison, ça peut vous poser un problème », ajoute Melody Devil. « C'est dégueulasse », murmure une participante. « C'est normal, tente d'expliquer l'animatrice de la réunion. L'agent de sûreté c'est celui qui doit contrôler tout le monde. Donc il se doit d'être irréprochable. »

    Prochaines réunions d'information (sur inscription) : jeudi 11 octobre à 9h30, mercredi 7 novembre à 9h30, et jeudi 13 décembre, à 9h30. Maison de l'environnement, 1 rue Louis-Couhé à Tremblay-en-France. Contact : 01.48.62.02.02.