Les chasseurs de l'Otan ont décollé 180 fois pour intercepter des avions russes en 2018

Belga

Les avions de chasse de l'Otan ont déjà effectué cette année 260 décollages d'urgence ("scrambles" en jargon) - 180 fois pour intercepter des avions militaires et 70 pour des avions civils souvent sans contact radio -, indiquent les chiffres du commandement général aérien de l'Alliance atlantique (Aircom).

Plus d'un tiers (65) des "scrambles" ont eu lieu au-dessus des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), qui ne disposent pas d'avions de combat et font appel à des détachements alliés pour venir assurer, par rotation de quatre mois, la police de l'air dans leur espace aérien, a précisé Aircom lors d'une visite au centre de commandement d'opérations aériennes ("Combined Air Operations Centre", CAOC) de Torrejon de Ardoz, près de Madrid.

Il s'agit de chiffres arrêtés au 31 juillet.

Des F-16 belges et des Eurofighter allemands ont ainsi procédé jeudi dernier, au départ des bases de Siauliai (Lituanie) et Amari (Estonie) à une intervention au-dessus de la mer Baltique pour se porter à la rencontre d'avions russes qui s'approchaient de l'espace aérien de l'Otan.

Selon les responsables de l'Otan, la plupart des mises en alerte - qui ne se traduisent pas nécessairement par des décollages - sont toutefois le fait d'avions civils, souvent en l'absence de contact radio avec le contrôle aérien au sol, une situation qualifiée de "commloss" par les militaires de l'Otan.

Si le problème se résout à la satisfaction d'Eurocontrol, l'organisation civile européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, il n'est alors pas nécessaire de faire décoller des chasseurs en alerte, a expliqué mercredi le commandant du CAOC de Torrejon, le général espagno Rubén García Servert.

L'année la plus faste pour les intercepteurs de l'Otan - de 40 à 60 chasseurs mobilisés 24 heures sur 24, sept jours sur sept sur quelque 35 bases - a été 2016, avec 504 "commloss", qui ont entraîné 76 décollages d'alerte, alors que les incursions d'avions russes à proximité de l'espace aérien allié ont généré 780 "scrambles".

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