Pendant sa campagne, François Fillon a été visé par des accusations d'emplois fictifs de son épouse, et des soupçons de conflit d'intérêt via sa société de conseil.

Les faveurs accordées à François Fillon par l'avocat de la Françafrique Robert Bourgi ne se semblent pas s'être limitées à trois costumes commandés et réglés par l'avocat fin 2016.

afp.com/Christophe ARCHAMBAULT

Des costumes, des chemises et de nouveaux chiffres. Dans l'affaire des costumes offerts à François Fillon, la liste des cadeaux consentis au candidat des Républicains pour la présidentielle de 2017 se précise et s'allonge.

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D'après le Journal du Dimanche, les faveurs accordées à François Fillon par l'avocat de la Françafrique Robert Bourgi ne semblent pas s'être limitées à trois costumes commandés et réglés par l'avocat à la fin de 2016. D'abord parce que le montant de 13 000 euros correspondrait en réalité à deux costumes, le troisième aurait été offert au client sur instruction de la direction la marque de luxe Berluti, qui a racheté Arnys en 2012.

Une pratique "plus qu'exceptionnelle"

Ensuite parce que selon un rapport de la Brigade nationale de lutte contre la corruption de mars 2017, un costume facturé 5 180 euros (après soustraction d'une remise de 30%) a également été payé en 2015 par l'avocat à l'ancien Premier ministre. Mais contrairement aux trois autres publiquement évoquées, cette tenue n'a pas été rendue à l'avocat.

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Plus surprenant encore, toujours selon le JDD, Arnys a "offert" pour plus de 4 500 euros de chemises entre 2008 et 2012 (1 100 euros en 2008, 1 755 euros en 2011, 1 755 euros en 2012) à François Fillon. Cette pratique, qui a de quoi surprendre, est qualifiée de "plus qu'exceptionnelle" par un responsable de la boutique sollicité par le journal.

Par ailleurs, selon un inventaire imprécis versé au dossier d'instruction, si les factures d'autres chemises sur ­mesure ont bien été réglées, l'une d'elles pourrait avoir été payée par Robert Bourgi.

Des cadeaux au coeur d'une enquête

En mars 2017, le JDD avait révélé que François Fillon, en pleine tourmente après sa mise en examen (notamment) pour détournement de fonds publics dans le cadre de l'affaire dite "Penelopegate", avait reçu près de 48 500 euros de vêtements provenant de la boutique Arnys depuis 2012.

Les enquêteurs en charge de l'affaire des costumes doivent déterminer si les cadeaux ont été faits dans le cadre du mandat de député de François Fillon. Si tel était le cas, ce dernier serait encore et toujours dans l'oeil du cyclone. Les élus sont en effet contraints de déclarer au déontologue de l'Assemblée "tout don ou avantage d'une valeur supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié, en lien avec leur mandat".

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