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Trois ans après le dieselgate, 9 millions des véhicules sales concernés circulent encore en France

Trois ans après le dieselgate, 9 millions des véhicules sales concernés circulent encore en France

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Trois ans après le dieselgate, un rapport de l'organisation non gouvernementale Transport et environnement à paraître ce mardi 18 septembre estime que "43 millions de diesels sales" circulent toujours dans l'Union européenne. La France détient le record.

Trois ans jour pour jour après le dieselgate, la situation est loin d'être résolue. Malgré les révélations de l'Agence américaine de l'environnement (EPA) sur les constructeurs automobiles ayant truqué les tests de pollution de leurs véhicules, une étude de l'ONG Transport et Environnement, à paraître ce mardi 18 septembre et dont les détails ont été révélés par Le Monde, estime que plus de 43 millions de ces véhicules sont encore en circulation en Europe, dont en France.

La France détient d'ailleurs le record de ces véhicules sales encore en circulation, avec 8,7 millions, devant les parcs automobiles allemand (8,2 millions), britannique (7,3 millions) et italien (5,3 millions). Des chiffres affolants, qui ne sont que la partie émergée de l'iceberg : l'étude de Transport et Environnement ne fait en effet le décompte que des voitures produites après 2009, laissant de côté les millions de véhicules plus anciens qui circulent encore à travers l'Europe. Tous émettent des niveaux d'oxyde d'azotes (NOx) supérieurs aux normes. Ce gaz, très toxique, est considéré comme responsable de 400.000 morts par an dans l'Union européenne.

Des constructeurs qui peinent à s'adapter aux normes anti-pollution

Du côté des modèles les plus récents, l'étude démontre que les voitures vendues après les révélations du dieselgate produisent toujours des quantités de gaz toxiques supérieures aux normes. Les véhicules immatriculés après 2014 en émettent en moyenne près de 6 fois plus que le seuil aujourd'hui en vigueur (80 mg/km), certains véhicules dépassant jusqu'à 18 fois les limites autorisées !

Afin de mieux contrôler ces écarts, l'Union européenne a créé en 2016 une nouvelle évaluation permettant de tester les polluants en condition de conduite réelle (RDE). Son objectif : s'ajouter aux tests réalisés dans le laboratoire des constructeurs, dans le but d'éviter qu'un nouveau scandale similaire à celui du dieselgate ne se reproduise. Bruxelles a fait preuve de mansuétude à l'égard des constructeurs automobiles, ajoutant une marge d'erreur pour leur permettre d'être en accord avec la loi. Les véhicules ultra-polluants ont donc encore de beaux jours devant eux : il faudra encore attendre plus de deux ans avant que les constructeurs ne doivent officiellement se conformer au fameux seuil de 80 mg/km inscrit dans la loi.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne