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Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, démissionne

« J’espère que mon départ permettra un sursaut. » Dans un entretien au « Monde », Bruno Julliard critique les choix et la méthode d’Anne Hidalgo.

Propos recueillis par 

Publié le 17 septembre 2018 à 10h55, modifié le 17 septembre 2018 à 12h06

Temps de Lecture 6 min.

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Bruno Juillard, dans son bureau de l’hôtel de Ville de Paris, le 13 septembre.

Le premier adjoint et adjoint à la culture à la maire de Paris, Bruno Julliard, a décidé de quitter ses fonctions, après avoir mûri sa décision pendant tout l’été. Il a annoncé son choix à Anne Hidalgo, lundi 17 septembre, dans la matinée. Celui qui fut son porte-parole aux municipales de 2014 a également décliné la proposition de la maire de devenir son directeur de campagne pour les prochaines échéances électorales de 2020. Il critique « l’inconstance » de l’édile, ainsi qu’une gestion inefficace et solitaire.

Quelles sont les raisons qui vous conduisent à quitter vos fonctions ?

Bruno Julliard : C’est un choix douloureux, pris en conscience. Depuis plusieurs mois, de vifs désaccords d’orientation et de méthodes de gouvernance nous ont éloignés. Anne Hidalgo m’a proposé de prendre la direction de sa campagne dans la perspective des élections municipales de 2020. J’ai pris, cet été, le temps de la réflexion avant de lui annoncer ce matin que je déclinais sa proposition. Ma démission est la suite logique de cette décision. Au lieu de s’ouvrir et d’engager le dialogue avec les Parisiens pour surmonter les difficultés actuelles, c’est le repli sur l’Hôtel de ville et le déni de sa part qui l’ont trop souvent emporté. Le redressement nécessiterait des inflexions que je ne peux parvenir à entraîner, pas même à suggérer. Notre complémentarité initiale est devenue une incompatibilité. Je n’y crois plus. Je ne veux pas faire semblant.

Votre départ n’est-il pas une trahison ?

Je crois avoir fait preuve, pendant quatre ans, d’une loyauté totale à l’égard de la maire de Paris. J’ai toujours fait en sorte d’émettre mes réserves en tête à tête ou lors de réunions de travail, jamais publiquement. Je suis arrivé au bout de l’exercice. Par mon départ, et cet acte de sincérité, j’espère provoquer un électrochoc nécessaire, utile à la gauche et au camp progressiste et écologiste.

Quels sont vos griefs envers Anne Hidalgo ?

Je crois en la pertinence du projet sur lequel nous avons été élus en 2014, et je suis persuadé qu’il est aujourd’hui encore soutenu par une majorité de Parisiens. Mais si l’orientation générale est la bonne, l’exécution est défaillante. Les Parisiens déplorent un déficit d’efficacité. Or, servir nos convictions, c’est d’abord produire avec sérieux des résultats concrets. Si des réussites sont incontestables, les approximations ou erreurs sont trop nombreuses et entravent notre action.

Par exemple ?

Prenons la piétonisation de la rive droite de la Seine, un combat juste et nécessaire. Les péripéties juridiques en cours auraient pu être évitées si nous n’avions pas fait preuve de précipitation dans le calendrier initial, ce qui a fragilisé l’étude d’impact et l’ensemble de la procédure. Faute d’avoir pu mener ce combat avec le professionnalisme nécessaire, nous avons perdu du temps et des soutiens qui auraient été utiles pour faire plus, notamment dans les quartiers populaires qui souffrent eux aussi de la pollution. De même, si l’administration de la ville avait été davantage écoutée, nous aurions pu éviter l’annulation du marché des panneaux publicitaires et la perte de recettes conséquentes pour la ville.

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