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L’avenir de l’alimentation se trouve-t-il dans l’analyse de notre ADN ?

L’avenir de l’alimentation se trouve-t-il dans l’analyse de notre ADN ?

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Par Robin Panfili

Publié le

Après plusieurs initiatives, c’est au tour de Nestlé, l’une des plus grandes entreprises agroalimentaires du monde, de se lancer dans les régimes alimentaires hyperpersonnalisés, conçus à partir de notre ADN.

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Vous l’aurez probablement remarqué : le futur de notre alimentation a rarement été aussi discuté et débattu que ces dernières années. Si cela concerne aussi bien les gouvernements (et leurs prises de décision) que les consommateurs (et leurs comportements alimentaires), le sujet n’échappe désormais plus, non plus, aux multinationales.

Dans une enquête, le magazine Grub Street s’est intéressé à la manière dont certaines entreprises et multinationales de l’agroalimentaire tentent de s’emparer de cette problématique par l’intermédiaire de l’analyse d’ADN.

Après Habit, une entreprise californienne dont nous vous avions parlé il y a quelques années, c’est au tour de Nestlé de se pencher sur l’exploitation de l’ADN dans l’élaboration de régimes alimentaires. Le groupe, un des leaders de l’agroalimentaire dans le monde, a lancé au Japon son premier programme de régime hyperpersonnalisé pensé à partir d’échantillons sanguins et d’ADN. Pour l’heure, 100 000 personnes ont donné leur accord pour participer à ce programme.

L’idée est d’identifier chez chaque participant du programme les risques associés à certaines pathologies et maladies et ainsi d’établir un bilan de santé individuel. Moyennant la somme annuelle de 600 dollars (514 euros), les participants obtiendront, par la suite, “des gélules pour la confection de thés riches en nutriments, de smoothies et autres collations enrichies en vitamines (snacks, etc.)”.

Une efficacité qui reste à prouver ?

Depuis plusieurs années déjà, Nestlé s’est positionné sur le développement de solutions à cheval entre les produits pharmaceutiques et alimentaires. Dans une interview accordée à Quartz en 2016, le président alors en poste, Peter Brabeck-Letmathe, affirmait que l’avenir de l’industrie résidait “dans les aliments enrichis et personnalisés”.

Si ces programmes posent question en matière d’utilisation des données personnelles, ils interrogent également certains chercheurs et experts quant à leur fiabilité et leur efficacité. “Les gênes ont un rôle dans à peu près tout ce que nous faisons, mais le rôle de ces derniers est si réduit qu’il est difficile de l’utiliser pour déterminer le nombre de vitamines dont une personne a besoin”, explique Cécile Janssens, professeure d’épidémiologie à l’université Emory (États-Unis) à Grub Street.

“Porter un certain allèle ne permet pas forcément de savoir si vous avez besoin de 500 microgrammes de brocoli de plus chaque jour, par exemple.”

En 2016, l’initiative de la start-up Habit se heurtait déjà aux mêmes interrogations. L’Academy of Nutrition and Dietetics, par exemple, soulignait alors qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves de son efficacité sur notre métabolisme.