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Au Soudan du Sud, les meurtres, actes de torture et violences sexuelles continuent (ONU)

Des femmes sud-soudanaises à Yei au Soudan du Sud en janvier 2018.
Photo : ONU/Eric Kanalstein
Des femmes sud-soudanaises à Yei au Soudan du Sud en janvier 2018.

Au Soudan du Sud, les meurtres, actes de torture et violences sexuelles continuent (ONU)

Droits de l'homme

Devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud a dressé lundi un constat accablant des violations qui se poursuivent dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Au cours d'une récente mission au Soudan du Sud, la Commission a de nouveau entendu des témoignages de meurtres et de violences sexuelles. Cette commission est composée de l’avocate spécialisée dans les droits de l’homme, Yasmin Sooka (Afrique du Sud), du professeur de droit international, Andrew Clapham (Royaume-Uni) et de l’avocat spécialisé dans la médiation des conflits, Barney Afako (Ouganda).

Les victimes ont confié aux membres de la Commission leurs craintes d’une profonde insécurité, alors que les détentions arbitraires et la torture commises par la Sécurité nationale ont augmenté dans le pays. Ces violences perpétrées par des forces gouvernementales s’ajoutent à l'insécurité alimentaire qui sévit au Soudan du Sud et dans les camps de réfugiés.

Malgré l'engagement pris publiquement par les autorités de Juba à lutter contre les violences sexuelles, peu de choses ont été faites, a déploré la Commission. Au Soudan du Sud, les soldats gouvernementaux et les groupes armés, milices locales comprises, traitent toujours les femmes comme des butins de guerre.

Pour la Commission, le sort et la souffrance des femmes et des filles du Soudan du Sud ne peuvent plus être ignorés. Ces victimes doivent obtenir de toute urgence justice et indemnisation, ainsi qu’un accès à des services de soins médicaux et de soutien psychologique pour le traumatisme qu’elles ont subi.

La Commission pour les droits de l’homme au Soudan du Sud a souligné que la réalisation d’une paix durable dans le plus jeune Etat du monde requiert une justice et une reddition des comptes pour les graves crimes commis contre les civils.