Rebelle un jour, rebelle toujours, Marceline Loridan-Ivens

Portrait de Marceline Loridan-Ivens, cinéaste et écrivain, le 7 octobre 2015 ©Maxppp - Thomas Padilla/MAXPPP
Portrait de Marceline Loridan-Ivens, cinéaste et écrivain, le 7 octobre 2015 ©Maxppp - Thomas Padilla/MAXPPP
Portrait de Marceline Loridan-Ivens, cinéaste et écrivain, le 7 octobre 2015 ©Maxppp - Thomas Padilla/MAXPPP
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Décès de Marceline Loridan-Ivens, cinéaste, résistante et rescapée de la Shoah, amie de Simone Veil. Réécoutez-la au micro de Laure Adler en janvier dernier.

Déportée avec son père à Auschwitz-Birkenau en 1944, elle est rentrée seule à Paris l'année suivante. Elle a fait de cette blessure jamais cicatrisée le moteur de sa vie. Son moyen d'expression, c'était le cinéma. Maintenant, c'est l'écriture.

Marceline Loridan-Ivens a débuté dans les années 60 avec "Chronique d'un été", Prix de la critique à Cannes, de Jean Rouch et Edgar Morin, film dans lequel elle jouait et était assistante. . Puis, elle est tombée amoureuse, puis elle a beaucoup travaillé ... Et elle a commencé à écrire "Ma vie balagan". Elle pensait avoir raconté toute sa vie, mais, un jour, Christophe Bataille, éditeur chez Grasset, est venu lui demander un récit sur la destruction des juifs en Europe (elle n'aime pas le terme de "Shoah"). En cherchant un peu, elle a eu l'idée de cette lettre adressée à son père, "Et tu n'es pas revenu" qu'elle a écrit en collaboration avec Judith Perrignon.

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Toujours avec son amie et complice d’écriture, voici qu'avec "L'amour après" aux Editions Grasset, Marceline Loridan-Ivens nous ouvre sa "valise d’amour" où, depuis 1946 à son retour des camps, elle a rangé, caché des mots passionnés, des petits papiers tendres, des pensées pour un homme, des lettres douloureuses, des dessins… Une vie d’amour et de sentiments, tandis que le passé ne veut pas s'en aller. Peut-on aimer, désirer et jouir après les camps ? Ou reste-t-on à jamais la "fille de Birkenau" ? Au fil des pages, elle évoque le Paris d'après-guerre, quand les femmes se cherchaient une nouvelle liberté de corps et d'esprit, ses amants, ses hommes de passage et sa vie avec le documentariste Joris Ivens. Cette grande dame y est magnifique, lucide, provocante, politique, et libre. 

Pastille sonore : Judith Perrignon 

Choix musical : Georges Moustaki : "Le Métèque" 

Archive Ina du 6 octobre 1965 (au micro de Pierre Desgraupes) : Georges Perec parle de son livre "Les choses" et du couple à l’intérieur de l’intrigue 

Générique : Veridis Quo des Daft Punk 

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