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Grossesse

Des particules de carbone dans le placenta

Pour la première fois, des particules de carbone ont été retrouvées au niveau même des cellules du placenta.

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La pollution de l'air modifie le placenta au niveau épigénétique : un risque pour le foetus et sa mère

On savait déjà que l’exposition des femmes enceintes à la pollution extérieure conduisait à des naissances prématurées ou à un petit poids de naissance.

Leemage/ AFP

C’est une mauvaise nouvelle. Pour la première fois, des scientifiques viennent de mettre en évidence des particules de suie, du "carbone noir", au niveau même des cellules du placenta. L’information a été communiquée lors de l’actuel congrès européen de pneumologie, l’ERS qui se tient actuellement à Paris (15 au 19 septembre 2018).

On savait déjà que l’exposition des femmes enceintes à la pollution extérieure conduisait à des naissances prématurées, à un petit poids de naissance ou encore bien sûr à des problèmes respiratoires des enfants. Mais cette fois, les scientifiques britanniques de l'université Queen Mary (Londres) sont allés plus loin. Ils ont démontré la présence au niveau du placenta de particules de suie, c’est-à-dire du carbone dit aussi "noir de carbone" ou "carbone noir" (selon le nom anglais "black carbon"). Inhalées et passant dans la circulation sanguine, ces particules ont en effet été retrouvées au cœur même du placenta, dans certaines des cellules qui le constituent.

Y a-t-il une menace pour le fœtus ?

Les chercheurs ont travaillé avec cinq femmes enceintes vivant à Londres dont les accouchements prévus par césarienne étaient planifiés au Royal London Hospital. Toutes non fumeuses et ayant présenté des grossesses non compliquées, elles ont accouché de cinq bébés en bonne santé et ont autorisé les chercheurs à utiliser leur placenta après l’accouchement.

Dans un premier temps, les chercheurs se sont intéressés aux macrophages, des cellules du système immunitaire. 3.500 de ces cellules ont d’abord été examinées au microscope, ce qui a permis d’en identifier 60 qui contenaient 72 petites zones sombres. Selon le communiqué de l’ERS, chaque placenta contenait en moyenne environ cinq micromètres carrés de cette substance sombre.

Les chercheurs ont ensuite eu recours à un microscope électronique qui a permis de confirmer que ces particules sombres étaient bien constituées de carbone. "Nos résultats fournissent la première preuve que les particules de pollution inhalées peuvent se déplacer des poumons à la circulation puis au placenta", a réagi le Dr Norrice Liu, pédiatre et l’un des auteurs du travail. Reste à savoir comment et si ces particules peuvent ensuite atteindre directement le fœtus.

 

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